Nouveau début de saison artistique pour la Loft Art Gallery. Cet espace casablancais inaugure la rentrée avec une nouvelle exposition collective baptisée «Le jardin en soi». Un travail consacré au textile contemporain, réunissant les œuvres des Marocaines Amina Agueznay, Ghizlane Sahli et l'Ivoirienne Joana Choumali. «C'est un projet initié avant le confinement. Il se positionne comme premier dans la valorisation de la création textile contemporaine au Maroc et en Afrique puisqu'il sera dédié de manière inédite et exclusive à ce médium déployé sous une pluralité de formes et offrant de surcroît les possibilités de la monumentalité», expliquent à ce sujet les initiateurs de cette exposition. Crochetée, tissée ou brodée, de soie ou de laine, la matérialité des œuvres de l'exposition invite à explorer notre rapport à l'intime et notre rapport au temps, dans un lien omniprésent avec la nature. A découvrir l'artiste Joana Choumali qui explore la fibre. Connue d'abord pour ses séries photographiques, son recours au textile est né d'un besoin de passer davantage de temps avec ses œuvres. En cultivant la pratique de la broderie, qui lui a été transmise par sa grand-mère, Joana Choumali accède à un état introspectif qu'elle fait le choix d'extérioriser dans des compositions multi-strates. À travers le troisième opus de sa série Albah'ian, ce sont les recoins de son subconscient qu'elle livre au public. Le rapport à l'espace est quant à lui omniprésent dans la pratique d'Amina Agueznay. Depuis plus de quinze ans, l'artiste questionne l'étanchéité des disciplines régnant entre design/artisanat, architecture et arts plastiques. Au gré de ses expériences de création, monumentales ou plus mesurées (bijou), elle parcourt et accompagne la professionnalisation de la diversité des savoir-faire séculaires qui font la richesse culturelle du Maroc. Elle propose ici un parcours métaphorique de son jardin intérieur avec l'installation «A Garden inside». Enfin, Ghizlane Sahli qui emprunte aux techniques de broderie et tissage traditionnel le lexique et la matière de ses œuvres (sabra, aakad, etc.), opère différemment dans le changement d'échelle. Telle une observation au microscope, l'artiste donne à voir, dans une interprétation textile, les unités modulaires qu'elle assimile aux cellules des organismes vivants. Avec son propre vocabulaire plastique, Ghizlane recourt à ces unités pour proposer des compositions sculpturales questionnant notre rapport à l'infiniment grand et l'infiniment petit dans un aller-retour constant. La métamorphose de la matière est son moteur et la métaphore son langage. À travers des représentations du corps et de la nature, les formes créées par Ghizlane Salhi suscitent l'émotion par la force esthétique qui s'en dégage. Une exposition à découvrir du 7 octobre au 14 novembre 2020 à la Loft Art Gallery de Casablanca.