Le Complexe culturel de Fès est enfin opérationnel. Ce nouvel établissement n'a pas été inauguré officiellement, mais il abrite déjà des expositions et d'autres manifestations artistiques. Après 20 ans d'attente, le projet du Complexe culturel de Fès s'est finalement concrétisé. Cet établissement, géré par le Conseil municipal de la ville a tardé à voir le jour pour des raisons administratives. À chaque changement du président du Conseil, les chances d'ouverture de ce complexe devenaient de moins en moins probables. Les prétendants aux postes de directeur du complexe étaient nombreux. Bref, ce lieu était l'objet de disputes et de discordances internes. Vingt ans après, le problème semble être résolu, puisqu'il vient d'être ouvert, il y a de cela presque un mois. La première activité qui a eu lieu dans cet espace, c'est la projection de quelques films dans le cadre du festival du cinéma d'animation à Meknés. Selon le directeur de ce complexe, tout fraîchement nommé, «l'inauguration n'est pas officielle étant donné qu'il existe encore quelques formalités à remplir au niveau administratif en plus de certains soucis d'ordre technique». Mais en attendant, l'espace abrite de temps en temps des activités culturelles telles que des expositions. Pour ce qui est de la logistique, le Complexe culturel de Fès dispose de trois grandes unités : un théâtre, une bibliothèque-médiathèque ainsi qu'une salle d'expositions. Actuellement, seuls la salle d'exposition et le théâtre sont opérationnels. La médiathèque doit être équipée. Pour cela, une convention de partenariat a été signée avec une organisation à Barcelone. D'après Rachid Bennani, cette biblio-médiathéque va s'inscrire dans un contexte méditerrannéen. «Il y aura un réseau de collaboration de Salonique, Séville, et Barcelone, qui enverront leurs dons pour équiper l'espace. Le théâtre possède une capacité de 300 sièges et il est doté d'un dispositif de lumière. Ce théâtre abritera, le 24 mai, la pièce de théâtre «Le bourgeois gentilhomme» d'une troupe de l'Institut français de Fès-Meknès. Ceci s'inscrit dans le cadre du partenariat entre le Conseil municipal et l'Institut français. Pour un départ, ce complexe a ouvert ses portes aux propositions, étrangères. Les activités qu'il a abritées jusque-là sont issues de centre culturels étrangers au Maroc. Ceci semble pour l'instant la politique de ce complexe. «Nous sommes aussi ouverts sur les propositions de l'Institut Cervantes et nous collaborons également avec les allemands»a déclaré Rachid Bennani. Et les artistes marocains dans tout cela! Vont-ils avoir l'occasion d'y présenter leurs œuvres. Pour l'instant il n'y a aucune activité culturelle marocaine qui y a été organisée. Mais, selon les dires du directeur, cela ne va pas tarder à se réaliser. «Une commission qui sera constituée et présidée par le directeur artistique sélectionnera les projets proposés par les associations et autres particuliers». L'absence d'activités purement locales serait due à un souci financier. «Nous allons établir un programme pour promouvoir les activités culturelles de ce pays et encourager nos artistes locaux, mais pour l'instant nous avons d'autres priorités matériels», a indiqué Rachid Bennai. Dans ce même contexte, il précise qu'en juillet prochain, le comité de programmation va organiser un festival de théâtre. «Nous allons sélectionner les meilleures pièces et nous les présenterons dans le cadre d'un festival». Le directeur artistique n'est pas encore connu. Abdelhak Zerouli fait partie des prétendants au poste. Interrogé sur sa vision s'il est directeur artistique, il a répondu : «Nous voulons créer une troupe régionale qui sera spécifique, pour s'éloigner du théâtre amateur, il faudrait qu'on réussisse à créer une troupe de Fès, et le complexe sera sa plate-forme». Pour l'instant, le complexe culturel avance à petits pas, en attendant une programmation consistante pour une vraie dynamique culturelle.