Près de 100.000 emplois menacés dans un secteur en arrêt d'activité depuis le début de la crise Durant cette période de crise, les pertes en chiffre d'affaires sont colossales et difficilement rattrapables. La chute du chiffre d'affaires atteint jusqu'à 100% pour certains acteurs. Face à la crise actuelle, les traiteurs marocains s'organisent et appellent au coup de pouce de l'Etat. Depuis le mois de mars, ils n'organisent plus de mariages, de funérailles ou toutes autres cérémonies. Une situation qui met en péril le business d'un grand nombre d'intervenants et en particulier les petits traiteurs qui vivent au jour le jour. Sans parler de toutes les personnes dont le revenu en dépend directement. «Le secteur des traiteurs en ce moment est en arrêt. Cela dure depuis plus de 6 mois. Alors que c'est la période de l'année où les traiteurs travaillaient le plus. La Covid-19 a mis ce secteur à rude épreuve et aujourd'hui il est paralysé», confie à ALM, Sidi Mohammed Rahal Essoulami, le président de la Fédération marocaine des traiteurs (FMT). Pour sortir de l'impasse les professionnels appellent à la rescousse de l'Etat en proposant des solutions d'urgence. C'est dans cette perspective que s'est déroulée, récemment, une rencontre réunissant la Fédération Marocaine de Traiteurs (FMT), une délégation de la commission mixte des métiers de bouche avec Moulay Hafid Elalamy, Ministre de l'industrie, du commerce et de l'économie verte et numérique. «Nous sommes ouverts à toutes les propositions qui peuvent aider l'activité à se relever, notamment celles de permettre aux traiteurs de travailler sur des petites réceptions», précise le président de la FMT ajoutant que désormais la tutelle du ministère de l'industrie et du commerce permettra aux professionnels du secteur de travailler dans le sens d'une meilleure organisation de cette activité. Les détails. Asphyxie Durant cette période de crise, les pertes en chiffre d'affaires sont colossales et difficilement rattrapables. Beaucoup d'intervenants dans le secteur risquent de mettre la clé sous le paillasson. La chute du chiffre d'affaires atteint jusqu'à 100% pour certains acteurs. Quant à ceux qui ont des points de ventes, les baisses sont estimées à 70%. La suite s'annonce difficile en raison de la lourdeur des charges (loyers, salaires, impôts) qui pèsent sur les professionnels en l'absence d'un retour normal de l'activité. Afin de respecter les mesures sanitaires et les consignes du gouvernement dans ce contexte exceptionnel, un guide a été donc proposé. Ce document qui attend la validation du ministère de l'intérieur, détaille les mesures et les normes à respecter et à suivre dans le cadre des cérémonies organisées avec la présence d'un nombre réduit de personnes (50 à 60 invités) servit par 6 à 10 membres du personnel par exemple. L'organisation des événements par les traiteurs peut s'avérer parfois compliqué du fait que les cérémonies sont souvent organisées dans des maisons ou dans des lieux dans lesquels il est essentiel d'assurer le respect des mesures de sécurité sanitaires. L'orchestre ou les «Neggafates» ne feraient plus partie par exemple de l'organisation d'une cérémonie de mariage dans ce contexte très particulier de la Covid-19. Structurer le secteur Les professionnels tentent également d'organiser le secteur afin de mieux gérer les effets de la crise et de préserver les emplois. En termes de chiffres, on compte actuellement 5000 traiteurs, loueurs de services et de matériels, et les intermédiaires. Globalement, plus de 70% sont dans l'informel. Dans l'ensemble, l'activité assure un travail à 95.000 personnes dans la basse saison et plus de 1,5 million d'emplois dans la haute saison. Pour les professionnels, il est important de structurer le secteur des traiteurs pour une sortie de crise avec un minimum de dégâts.