Les femmes ont un rôle central à jouer dans la construction du nouveau modèle de développement. Le contexte de crise a, d'autant plus, démontré leur grande résilience et leurs capacités à gérer les contraintes professionnelles et familiales. Dans la lutte contre la Covid-19, elles sont en première ligne et sont fortement sollicitées dans les secteurs comme la santé. Partant de là, le Réseau International pour le développement du Leadership des Femmes Dirigeantes WIMEN «Women International Management & Executive Network» a récemment organisé avec la Commission spéciale sur le modèle de développement (CMSD), un webinaire, sous le thème : «Le leadership inclusif pour construire le Maroc de demain». Lors de cette conférence à distance, Wimen a fait part de ses propositions d'initiatives phares pour stimuler l'économie et impacter durablement la croissance. Ainsi, 3 axes stratégiques pour porter le développement du Maroc ont été identifiés. Il s'agit de développer la gouvernance partagée dans les institutions politiques, organisations publiques et privées, accroître l'employabilité et entrepreneuriat (promotion de l'inclusion dans le monde rural et urbain) et de repenser le système éducatif (scolarisation, orientation). A l'issue de ces échanges, 7 recommandations essentielles, à soumettre à la CSMD, ont été donc retenues. Il s'agit de renforcer l'accès des femmes aux responsabilités, accroître la représentation des femmes dans les instances de décision, définir le quota dans les organisations publiques et privées, instaurer l'égalité salariale et l'équité professionnelle. A cela s'ajoute : l'Employabilité, l'Entrepreneuriat et la nécessité de repenser l'éducation. Place des femmes dans les organisations publiques et privées Pour ce qui est du renforcement de l'accès des femmes aux responsabilités, le réseau Wimen recommande de revoir le modèle d'organisation du travail et le modèle de leadership en intégrant les nouvelles technologies. Il appelle à développer les réseaux féminins en interne et en externe de l'entreprise, à déconstruire les stéréotypes chez les femmes et les hommes et à articuler le temps de vie. Concernant le renforcement de la représentation des femmes dans les instances de décision, il est proposé de promouvoir la gouvernance partagée et la parité à travers les organisations patronales et les fédérations métiers, mettre en œuvre le label égalité et développer un collectif : «le réseau de réseaux» qui regroupe plusieurs réseaux féminins et professionnels au niveau public et privé. Pour y parvenir, il est question de réviser et concevoir l'arsenal législatif pour accompagner l'égalité professionnelle et la gouvernance. Dans le nouveau modèle de développement, les femmes doivent retrouver leur place au sein des organisations publiques et privées. Pour ce faire, Wimen recommande d'identifier un quota, à même d'atteindre une mixité responsable. Il est recommandé de former les acteurs en charge des politiques publiques et de la législation sur l'égalité professionnelle et la gouvernance partagée, d'inciter les entreprises à produire des bilans sociaux, à évaluer la mixité et à communiquer sur la parité et de soutenir la société civile qui milite pour la mixité. Egalité salariale, équité professionnelle et employabilité Afin d'assurer une certaine équité salariale, il est indispensable de mettre les compétences au cœur des processus RH, former les DRHs et les acteurs de recrutement à l'égalité professionnelle et former les femmes à la négociation salariale. Wimen appelle à concevoir et appliquer le principe juridique de « travail égal, salaire égal » et les mesures législatives contre la discrimination à l'embauche. Il s'agit aussi de mettre en place un dispositif d'alerte au sein des entreprises pour lutter contre les discriminations et d'activer des mesures pour l'égalité professionnelle. Du côté de l'employabilité, les membres de Wimen proposent à la Commission spéciale sur le modèle de développement de mettre fin au travail en silos, en matière de développement des compétences et de promotion de l'employabilité des jeunes. Il est recommandé de créer une plateforme où acteurs comme programmes et employeurs s'inscriront dans une même synergie pour agir efficacement sur les freins à l'insertion professionnelle des jeunes. Entrepreneuriat et éducation Cultiver la culture de entrepreneuriat doit commencer tôt, et ce depuis l'école. Ainsi, il faut vulgariser une culture entrepreneuriale à l'école et à l'université en proposant des enseignements en phase avec le monde économique. Dans le même sens, il est nécessaire de promouvoir une culture de genre dans le développement de l'entrepreneuriat. Pour encourager entrepreneuriat, Wimen suggère de renforcer la coopération entre tous les acteurs y afférents comme les universités, les incubateurs, les structures d'accompagnement, les institutions de financement et les programmes d'accélération. De même, une plateforme digitale commune est proposée pour soutenir les jeunes porteurs de projet et les entrepreneurs. Dans cette démarche, le numérique devra être un levier de développement humain et d'inclusion sociale fondamentale pour les femmes et les jeunes.