A Casablanca, plus de 1.000 constructions considérées «d'une valeur exceptionnelle» Musée vivant d'un patrimoine en souffrance, le territoire de Casablanca compte plusieurs bâtisses d'une valeur inestimable. Néo-mauresque, éclectique, art nouveau, Art Déco, premier moderne, moderne lyrique, moderne massifié, brutalisme, postmodernismes, contemporain... autant d'écritures historiques qui reflètent la singularité architecturale de la métropole. Pour l'Agence urbaine de Casablanca (AUC), un guide de la rénovation du patrimoine s'impose désormais comme un document indispensable pour le développement inclusif et durable du Grand Casablanca. Pour le réaliser, l'AUC procédera dans une première étape à l'identification des pathologies du patrimoine immobilier moderne de Casablanca accompagné des propositions techniques. L'aire de cette étude englobe le territoire couvert par le Schéma directeur d'aménagement urbain (SDAU) du Grand Casablanca. Il compte les préfectures de Casablanca et de Mohammedia, des provinces de Mediouna et de Nouaceur et de la Commune de Mansouria relevant de la province de Benslimane. 43% de l'état du bâti de Casablanca jugé d'un niveau moyen En termes de chiffres, 1.040 unités bâties ont une «valeur exceptionnelle», 2.105 constructions sont classées comme ayant «une valeur notable», 109 sont des «bâtiments inscrits», 59 sont considérées comme des «sites industriels remarquables» et 54 sont des bâtis mutables. Au niveau de Sidi Belyout, l'Agence urbaine a recensé 35 espaces publics dont les parcs, places et jardins. Sur le plan de l'état des bâtiments, l'inventaire du patrimoine architectural et urbain et le plan de sauvegarde et de valorisation ont permis de relever entre autres que 41% du bâti du patrimoine du Grand Casablanca est dans un bon état, 43% est jugé dans un état moyen et 6% est considéré dans un mauvais état. Des pathologies à identifier à l'échelle du tissu urbain Dans une première étape, il s'agit de mener une étude du patrimoine moderne de Casablanca qui consiste à prévenir les dégâts et maintenir l'état du bâtiment permettant de réhabiliter les structures en cas de défaillances. Cette démarche repose sur un diagnostic précis des ouvrages et peut concerner aussi bien les matériaux comme le bois, le béton ou la pierre que les différents éléments d'un ouvrage. L'objectif étant également d'organiser le diagnostic en fonction des écritures architecturales et de préconiser précisément le type de solution à mettre en œuvre afin de rester le plus fidèle possible aux singularités constructives et esthétiques des différentes écritures architecturales existantes, tout en prenant en compte l'impact de l'évolution des techniques depuis la mise en œuvre historique. A l'échelle du tissu urbain, le patrimoine casablancais présente aussi d'importantes pathologies, relève l'Agence urbaine de la ville ajoutant que «ces pathologies mettent à mal la cohérence urbaine et paysagère d'ensembles urbains patrimoniaux témoignant de règles et principes de conception originaux. Bien que leurs formes bâties ne soient pas toujours retenues pour leur valeur architecturale intrinsèque, elles correspondent le plus souvent à un patrimoine domestique commun dont la construction en série est une caractéristique fondamentale du Grand Casablanca, et traditionnellement sujet à de nombreuses formes d'adaptation et d'appropriation de la part de ses habitants».