Les titulaires d'un diplôme Bac+6 doivent désormais passer obligatoirement un concours pour accéder à un poste de l'échelle 11 dans l'Administration marocaine. Le ministère de la Modernisation des secteurs publics a mis en place une importante réforme du système des recrutements dans la fonction publique. Désormais, les postes budgétaires de l'échelle 11 seront accessibles après le passage d'un concours en bonne et due forme, comme c'est le cas pour toutes les autres échelles de la fonction publique. En somme, l'exception de l'échelle 11 fait maintenant partie du passé. Les ingénieurs, les docteurs et tous les titulaires d'un diplôme de Bac+6 n'accèderont plus à la fonction publique par une simple présélection sur dossier. Il faut reconnaître que cette méthode pouvait être une source de déviation et de copinage. En tout cas, le ministre de la Modernisation des secteurs publics, Mohamed Boussaïd, a souligné, dans un entretien accordé à ALM, que "dans le cadre du renforcement de la transparence, la justice sociale et l'égalité des chances, le principe du concours sera généralisé aux recrutements dans l'échelle 11". Et d'ajouter, "tous les Marocains auront maintenant le droit de postuler". Par ailleurs, le département de Mohamed Boussaïd a décidé de profiter de cette réforme pour introduire d'importantes nouveautés pour toutes les catégories de fonctionnaires. Il s'agira, entre autres, de réaliser des concours groupés au profit de plusieurs ministères. Et c'est justement au niveau du ministère de la Modernisation des secteurs publics que ces concours seront centralisés. Par ailleurs, Mohamed Boussaïd a affirmé que "des concours à des échelles régionales seront également envisagés". En somme, chaque département ministériel devra exprimer ses besoins, d'avance, afin de permettre l'organisation de ces concours groupés. Pour ce faire, le ministre Mohamed Boussaïd a annoncé la sortie prochaine de décrets instituant deux grands principes de la gestion des opérations de recrutements dans l'ensemble des ministères. Il s'agit, tout d'abord, du "Référentiel des emplois et des compétences". Cette notion, très prisée chez les gestionnaires des ressources humaines, consiste à définir tous les emplois de la fonction publique en termes de missions, d'activités, de responsabilités, de compétences et de savoir-faire requis pour occuper ces différents emplois. La deuxième notion que Mohamed Boussaïd compte introduire dans la politique gouvernementale de gestion des ressources humaines est la "Gestion prévisionnelle des recrutements". Cette technique permettra au gouvernement d'anticiper sur les évolutions de carrière et des emplois. Chaque ministère doit connaître ses emplois actuels et anticiper ses besoins futurs. C'est ce que Mohamed Boussaïd appelle "la prévision pluriannuelle".