''La transparence entre le passé et le présent est le jalon de tout édifice démocratique'', a affirmé, samedi, Mme Khadija Marouazi, membre du bureau national de l'Organisation marocaine des droits de l'Homme (OMDH). Animant un atelier sur ''le concept de la justice transitoire'', dans le cadre de la 5ème édition de l'Université printanière des droits de l'Homme, dont les travaux se sont ouverts vendredi à Bouznika, Mme Marouazi a expliqué que la justice transitoire, appelée à assurer la gestion des conflits du passé, est intimement liée à l'édifice démocratique qui doit s'appuyer sur des bases solides et transparentes. Mme Marouazi, qui a indiqué, lors de cette rencontre, initiée par l'Organisation de la Jeunesse Socialiste, qu'il n'y a pas de normes universelles en matière de justice transitoire qui doit tenir compte des spécificités de chaque pays, a révélé que le but ultime de toutes les expériences menées dans ce domaine reste de répondre aux victimes des violations des droits de l'Homme commises par le passé. L'intervenante a, par ailleurs, mis en exergue le rôle de la société civile dans la justice transitoire, expliquant que celle-ci est appelée à soutenir les victimes des droit de l'Homme, notamment à travers le contrôle de la stratégie de l'Etat dans le traitement de leurs dossiers, la formulation de propositions et l'exercice d'un lobby à même de renforcer la base des acquis réalisés dans ce domaine. Intervenant sur le même sujet lors d'une autre séance de travail dans le cadre de la même manifestation, M. Karim Naït Lhlou, membre du bureau de l'Association des barreaux du Maroc, a expliqué, pour sa part, que ''la justice transitoire est nécessaire pour marquer la transition d'une situation marquée par la prédominance de pratiques politiques critiquées à un stade de réforme consacrant le respect des droits de l'Homme''. Mettant l'accent sur l'importance de la justice transitoire dans le processus de démocratisation de la société, M. Naït Lhlou a précisé que cet objectif ''ne peut être atteint sans l'adoption de réformes politiques consacrant le respect des droits de l'Homme dans différents domaines, économiques, sociaux, politiques et culturels''. Selon lui, l'un des objectifs fondamentaux de la justice transitoire consiste à restituer la qualité de citoyenneté aux individus en ce sens qu'ils puissent vivre et évoluer dans une société reconnaissant leurs droits et obligations.