En vue d'éviter la faillite des PME-TPE et la détresse sociale des collaborateurs Pas moins de 9.100 véhicules sont immobilisés et plus de 11.000 emplois en stand-by. les inquiétudes se font croissantes quant aux perspectives du fait que le retour à la normale ne se fera qu'au premier trimestre 2021. Les professionnels du transport touristique au Maroc dévoilent leur plaidoyer. L'appel lancé vise en effet l'élaboration d'un plan de sauvetage qui reconsidère la situation du secteur et limite l'impact de la crise sanitaire. La finalité étant de relancer et pérenniser la dynamique de cette branche touristique qui depuis mars dernier est suspendue des suites du contexte pandémique que vit le Maroc depuis près de deux mois. A ce jour, pas moins de 9.100 véhicules sont immobilisés et plus de 11.000 emplois en stand-by. les inquiétudes se font croissantes quant aux perspectives du fait que le retour à la normale ne se fera qu'au premier trimestre 2021. Une situation qui accentuera la sinistralité de l'activité et portera préjudice aux moyennes et petites entreprises qui y opèrent. C'est dans ce sens que la Fédération nationale du transport touristique (FNTT), affiliée à la Fédération de transport de la CGEM et membre de la Confédération nationale du tourisme (CNT), a mis en place une plateforme de réflexion en vue de concevoir et instaurer des mesures communes de relance. Les recommandations émises ont été élaborées dans le cadre d'une approche pragmatique et constructive qui défend les intérêts des professionnels. "Les propositions ont été établies dans une logique collaborative en suggérant orientations stratégiques et recommandations opérationnelles et ce en vue de garantir une parfaite complémentarité avec les travaux en cours du Comité de veille économique", relève-t-on de la FNTT. Les transporteurs touristiques agissent ainsi en urgence pour éviter la faillite des PME et TPE du secteur ainsi que la détresse sociale de nombreuses familles qui vivent de cette activité. Dix recommandations pour sauver le transport touristique Les professionnels ont énuméré dans un rapport de synthèse finalisé vendredi une dizaine de propositions. La première consiste en la déclaration sur une période de 6 mois renouvelable des échéances de crédits et ce à taux réduit et sans pénalités. Il est également proposé d'ouvrir une ligne de crédit trésorerie dédiée au secteur touristique, garantie par l'Etat, représentant 20% du chiffre d'affaires annuel à un taux d'intérêt réduit qui ne dépasserait pas 2% et ce pour une durée de 5 ans. "Le premier remboursement n'intervenant qu'au bout d'un an, cette ligne de trésorerie permettra à la profession de faire face aux frais fixes et surtout de sauvegarder des emplois et des compétences en attendant une reprise espérée au printemps 2021", explique la FNTT dans ce sens. Parmi les propositions faites figure également l'exonération des charges fiscales et sociales pendant la période de crise, en l'occurrence l'exonération des charges sociales et patronales CNSS ainsi que l'IR pour une durée de 12 mois. Les transporteurs touristiques invitent les compagnies d'assurance à soutenir leur secteur. Les modalités de cette contribution seront, selon la Fédération, définies conjointement sur la base d'un processus réfléchi en toute intelligence collective. Les professionnels recommandent également l'activation du remboursement de la TVA pour ceux qui détiennent une créance. La révision de la fiscalité du secteur est de mise, notamment la baisse de 4 points de la TVA pour les transports touristiques pour la faire basculer de 14% à 10%. Les membres de la FNTT exigent également le report immédiat des échéances bancaires non échues ainsi que l'annulation des agios y afférents. Il est également recommandé d'autoriser la prolongation de la réduction temporaire du travail dans les salaires du personnel à hauteur de 50% et ce jusqu'à la reprise normale de l'activité prévue pour avril 2021. A cela s'ajoute également la continuation de l'indemnité Covid-CNSS pour préserver 80% des emplois déclarés à février 2020. Les professionnels aspirent à obtenir à partir de 2021 un abattement de 50% sur l'IS au prorata du chiffre d'affaires réalisé en devises. Ils appellent également à revoir à la baisse le taux d'intérêt bancaire et du leasing cautionné par l'Etat avec un différé d'une année. Il est également préconisé d'autoriser, durant la phase 2020-2021, les véhicules arrivant à l'échéance de 12 ans d'obtenir une rallonge eu égard de la non activité prolongée pour cause de conjoncture.