2 millions de ménages sont concernés par l'opération d'aide destinée aux familles opérant dans le secteur informel et qui ne bénéficient pas du régime Ramed, et dont la distribution effective a débuté depuis le 23 avril. L'oral de Mohamed Benchaaboun devant la Chambre des représentants a été riche en informations. Le ministre de l'économie, des finances et de la réforme de l'administration a dressé lors de son passage, lundi, devant la Chambre des représentants, un bilan actualisé des principales actions engagées dans le cadre de l'effort national pour faire face au Covid-19. A commencer par le Fonds spécial de gestion de la pandémie de coronavirus dont les ressources ont atteint, au vendredi 24 avril, les 32 milliards de dirhams. Les dépenses du Fonds se sont chiffrées pour la même date à 6,2 milliards de dirhams, dont 2 milliards de dirhams ont été alloués au ministère de la santé pour l'acquisition du matériel et dispositifs médicaux nécessaires pour faire face à la pandémie. Citons à cet effet l'acquisition de 460 lits de réanimation, de 580 lits d'hôpitaux standards et de 410 appareils respiratoires. «Ce fonds permettra également d'apporter le soutien nécessaire à l'économie nationale afin d'absorber les chocs négatifs provoqués par cette pandémie, par rapport à la diminution ou l'interruption d'activité dans certains secteurs et la perte d'emplois qui en découle», relève-t-on de Mohamed Benchaaboun. Le ministre indique dans ce sens que le Fonds Covid-19 mobilisera près de deux milliards de dirhams mensuellement pour contenir l'impact du virus sur les entreprises affiliées à la CNSS et leurs salariés. «132.000 entreprises sur les 216.000 affiliées à la Caisse nationale de sécurité sociale ont révélé avoir été affectées par cette pandémie et ont déclaré que plus de 800.000 salariés et employés sont temporairement en arrêt de travail», fait savoir le ministre. Il est à noter que le Fonds spécial Covid-19, créé sur Instructions royales, bénéficie aujourd'hui à 4,3 millions de familles opérant dans le secteur informel. A cet effet, 2,3 millions de ménages sont concernés par les aides allouées aux ménages ramédistes. 38% de cette cible est issue du milieu rural. «Nous ne pouvons qu'être fiers du grand succès de cette opération qui a permis, jusqu'au dimanche 26 avril, de distribuer plus de 80% des aides financières aux ménages concernés sur tout le territoire marocain, y compris le milieu rural et ce, dans le respect total des conditions sanitaires imposées. Ce processus est toujours en cours de réalisation», relève-t-on de Mohamed Benchaaboun. De même, 2 millions de ménages sont concernés par l'opération d'aide destinée aux familles opérant dans le secteur informel et qui ne bénéficient pas du régime Ramed, et dont la distribution effective a débuté depuis le 23 avril. En ce qui concerne l'appui à la TPME, à la PME et aux professions libérales, il ressort que 416 demandes de report du remboursement des échéances des crédits bancaires et celles liées aux crédits leasing ont été formulées dernièrement, portant sur 33 milliards de dirhams. "310.000 demandes ont été traitées et acceptées, 5% ont été rejetées et les autres demandes sont encore en phase d'étude", explique le ministre. Et d'ajouter que «concernant les prêts exceptionnels garantis par l'Etat à travers Damane Oxygène, mis en place pour soutenir les entreprises dont le chiffre d'affaires ne dépasse pas 500 millions de dirhams, ils ont atteint 9.000 prêts d'un montant total dépassant 3,7 milliards de dirhams, dont 124 ont été rejetés, soit moins de 1,5%». Le ministre s'est également arrêté dans son intervention sur le tirage de la ligne de précaution et de liquidité d'un montant de 3 milliards de dollars remboursable sur une période de 5 ans, avec une période de grâce de 3 ans. Se référant à M. Benchaaboun, ce montant n'affectera pas le niveau de la dette publique, ce qui constitue un précédent dans les relations financières du Maroc avec le FMI. Ce tirage va permettre d'atténuer les effets de cette crise sur l'économie nationale et la préservation des réserves de devises à des niveaux confortables permettant de consolider la confiance des investisseurs étrangers et des partenaires bilatéraux du Maroc et multilatéraux dans l'économie nationale.