Le juge Juan Del Olmo, chargé de l'instruction des attentats terroristes du 11 mars 2004 à Madrid, a décidé mercredi de mettre en liberté neuf personnes arrêtées dans le cadre de l'opération antiterroriste "Saeta", au lendemain de la libération des quatre frères marocains Haddad, a-t-on indiqué de source judiciaire. Les treize personnes ont été arrêtées vendredi dernier dans le cadre de l'enquête sur les attentats terroristes du 11 mars 2004 qui avaient fait 192 morts et plus de 1.500 blessés. Les neuf suspects remis en liberté mercredi et l'un des frères Haddad devront toutefois se présenter chaque semaine devant le juge, a ajouté la même source. Ils ont été relaxés après avoir déclaré pendant 19 heures devant le juge Juan del Olmo de l'Audience nationale, la plus haute juridiction pénale espagnole. Les quatre frères M'hamed, Driss, Hassan et Mohamed Haddad, qui ont été entendus par le juge lundi, sont soupçonnés d'avoir eu des liens avec Yousssef Belhaj, présumé porte-parole d'Al Qaïda en Europe, extradé vendredi dernier de Belgique vers l'Espagne. Belhaj est soupçonné d'être la personne cagoulée qui a revendiqué les attentats de Madrid dans une cassette vidéo. Les quatre frères l'auraient hébergé en juillet 2003 dans leur appartement à Getafe, dans la banlieue sud de Madrid. Les neuf suspects libérés mercredi sont les quatre syriens Mahamad Tiazounie (33 ans), Mahamad Suleyman (46 ans), Samir Suleyman (31 ans) et Mohamad Bassem Saka (38 ans), les frères marocains Abdelkrim (30 ans) et Abdenbi (35 ans) Lebchina, l'Egyptien Mohamed Rizk (30 ans), le Palestinien Mohamed Kafarna (30 ans) et l'Algérien Omar Salwa (29 aans). Selon le ministère espagnol de l'Intérieur, certains des suspects avaient des liens avec l'un des auteurs présumés des attentats qui s'était suicidé en compagnie de six autres kamikazes au lendemain des attentats de Madrid, Serhane Ben Abdelmajid Ferkhat, dit "le Tunisien" et avec les frères syriens Mohannad et Moataz Almallah Dabas, récemment arrêtés, le premier à Madrid et l'autre à Londres. Ils auraient également eu des communications téléphoniques avec Mustapha Maymouni, en prison au Maroc pour son implication dans les attentats terroristes du 16 mai 2003 à Casablanca.