L'impact du Coronavirus sur l'économie mondiale n'est plus à démontrer. L'ensemble des secteurs d'activité est en mode «stand-by». Le tourisme reste sans conteste la branche la plus touchée. Nombreux sont les Etats à avoir déclaré la fermeture de leurs frontières aux voyageurs issus de pays à risque élevé. Des destinations telles que l'Italie ou encore Hong Kong encaissent actuellement un coup dur sachant qu'en temps normal, cette période de l'année est considérée comme étant une saison haute pour le tourisme international. Alors que cette situation insuffle un sentiment «anxiogène» pour les opérateurs touristiques internationaux, les professionnels marocains gardent, toutefois, espoir. La sérénité est de mise Le Maroc qui compte à ce jour deux cas déclarés serait-il pénalisé en ce temps de corona ? La question a été posée à Fouzi Zemrani, vice-président de la Confédération nationale du tourisme. «C'est une situation à laquelle nous devons faire face en toute sérénité. Des crises pareils on en a connu beaucoup et qui avec le temps se sont avérées passagers. Certes, on va souffrir les deux mois à venir, mais il faut rester optimiste». Le Maroc depuis l'annonce de la propagation du «Covid-19» à l'échelle mondiale a pris ses précautions. Un dispositif d'urgence est déployé au niveau des aéroports pour déceler les cas suspects et assurer leur traçabilité. Citons à cet effet l'installation de caméra thermique et de thermomètre infrarouge ainsi que des fiches sanitaires à remplir comprenant les informations personnelles de voyageur et ses coordonnées pour son suivi pendant la période d'incubation. De même, le ministère de la santé met en œuvre un dispositif de veille et de surveillance épidémiologique assez ficelé. A cela s'ajoutent des actions de communication initiant les citoyens aux bonnes pratiques à adopter pour éviter la contamination. Des hôtels affichent complet à Marrakech Les professionnels du tourisme restent confiants face à l'ensemble des mesures prises sur le territoire marocain. «Nous respectons le plan d'action qui est mis en place et invitons l'ensemble des citoyens à prendre les précautions nécessaires pour se prémunir», souligne M. Zemrani, tout en encourageant les Marocains à continuer à voyager d'autant plus que les vacances scolaires sont prévues pour bientôt. «Je suis contre l'idée que les touristes nationaux sont une bouée de sauvetage pour le secteur. Chaque segment a ses propres produits et sa propre demande», explique Fouzi Zemrani. Et de poursuivre que «l'activité sur le terrain est à ce jour très ordinaire. Certains établissements de Marrakech affichent complet au moment où les annulations restent minimes. Et encore ce sont des reports de voyage et non pas des résiliations définitives». Après l'«accalmie», le beau temps En ces temps de crise, le professionnel appelle ses confrères à profiter de cette «accalmie» pour revoir les produits déclinés sur le territoire. L'occasion étant de préparer la reprise que les professionnels espèrent juste après le mois de Ramadan. Selon M. Zemrani, cette période serait bénéfique pour l'ensemble des acteurs afin de revoir leurs plans d'action, rénover leurs établissements et investir surtout dans la formation. «Le dispositif à prendre en considération est de former les professionnels, notamment en termes de transition digitale. Au niveau de la CNT, nous comptons aller plus loin dans notre programme Tourisme Academy, notamment en déployant des formations à distance», peut-on relever de notre interlocuteur. M. Zemrari appelle également à plus de solidarité entre professionnels et financiers. Compte tenu des engagements pris par les acteurs du secteur, cet asséchement de flux pourrait être contraignant pour leurs trésoreries. Dans ce sens le vice-président de la CNT invite les organismes de crédits à soutenir les acteurs du secteur à tenir le coup, notamment en allouant des crédits pour les investissements prévus en cette période ou encore en accordant des moratoires pour les professionnels en difficulté de remboursement des prêts et engagements financiers. De même, Fouzi Zemrani appelle à plus de flexibilité fiscale, notamment en matière de TVA de sorte à ce que les acteurs du secteur ne payent que pour ce qu'ils ont consommé. Soit zéro activité, zéro TVA.