Ligue des champions. L'Europe parlera italien ce mercredi avec une finale à 100 % transalpine. L'AC Milan et la Juventus Turin disputeront à Manchester le sommet annuel du football européen. Milan Juventus ou Ancelloti Lippi. Un duel entre frères qui a lieu ce mercredi soir à Old Trafford en finale de la Ligue des Champions. Le style de jeu italien, défensif, réaliste, a finalement fait taire toutes les critiques. Rien à voir avec le hasard puisque trois équipes italiennes figuraient dans le carré d'as de cette compétition, l'Inter s'étant incliné face à l'AC Milan, après deux nuls (aller: 0-0, retour : 1-1). La Juve, forte de son titre de championne d'Italie qu'elle étrenne pour la 27ème fois, a accompli un vrai tour de force en évinçant la Dream Team du Real Madrid en demi-finale. Après avoir été défaite 1-2 en Espagne, la Vieille Dame a donné en match retour une leçon d'enthousiasme, de détermination, de football, tout simplement, au tenant du trophée en le battant (3-1). Le Real était d'ailleurs l'un des protagonistes, avec Valence, de la seule finale de Ligue des Champions disputée à ce jour entre deux équipes d'un même pays, en l'occurrence l'Espagne (24 mai 2000, 3-0 pour les Merengues). Cependant, mercredi, les Turinois devront se passer du milieu offensif tchèque Pavel Nedved : une absence de poids pour cette finale. L'inspirateur de jeu de la Juve depuis le début de saison est en effet suspendu. En revanche, l'entraîneur Marcello Lippi, qui garde secrète la composition de son équipe, ne compte aucun blessé dans son effectif. De quoi renforcer la confiance de la Juve, qui a terminé en beauté son triomphal parcours en Championnat d'Italie en battant Chievo Vérone (4-3) samedi dernier, grâce notamment à un doublé de l'Uruguayen Marcelo Zalayeta. «Les joueurs sont tranquilles et très déterminés, cette ambiance sereine me rappelle beaucoup celle précédant notre victoire de 1996 contre l'Ajax Amsterdam», estime Lippi. Face au technicien turinois, Carlo Ancelloti ne l'entend pas de cette oreille. L'entraîneur milanais court en effet après son premier sacre continental, même si son équipe a apparemment mal préparé son rendez-vous européen contre la Juve. L'équipe milanaise, troisième au Calcio, est restée sur une défaite ce week-end à Piacenza (2-4), pour la dernière journée de la Série A. Il est donc tout naturel que le doute guette cette formation avant de rencontrer des champions d'Italie au sommet de leur forme. Ancelotti n'a guère de problèmes d'effectif, mais hésite encore pour deux postes: dans les bois, entre Christian Abbiati et le Brésilien Dida, et au milieu de terrain, entre Massimo Ambrosini et le Portugais Rui Costa. Par ailleurs, le défenseur Alessandro Costacurta a pris un coup au mollet gauche dimanche à l'entraînement. Selon le staff médical, il s'agit d'une contusion sans gravité, mais le Brésilien Roque Junior se tient toutefois prêt au cas où l'Italien devrait déclarer forfait. Ce soir, c'est surtout à un réveil spectaculaire de l'Italie que tout le monde assistera. Les clubs italiens n'ont pas brillé ces dernières années. Lors des deux précédentes éditions de la C1, le pays ne comptait en effet aucun club en quarts. L'année d'avant, en 2000, seule la Lazio Rome était parvenue à ce stade, sans pour autant atteindre le dernier carré.