Constamment mobilisée pour le maintien de l'ordre public et la sécurité des personnes et des biens, la police célèbre son 47ème anniversaire. Le malaise des policiers est de plus en plus patent en raison de la dégradation de leur situation morale et matérielle. Le corps de la police fête lui aussi le 47ème anniversaire de sa création. La cérémonie célébrant cette naissance a lieu aujourd'hui vendredi 16 mai. En première ligne, cette institution a une mission difficile, souvent risquée , celle du maintien de l'ordre public et de la préservation de la sécurité des personnes et des biens. Une tâche qui nécessite, dans des conditions souvent difficiles, la mobilisation de tous les instants et des sacrifices permanents à chaque fois que le devoir l'exige. Associée dans l'imaginaire des Marocains à la répression compte tenu des années de plomb qu'a connues le pays , la police a fait des efforts au cours de ces dernières années pour tenter de changer son image auprès du public. Les résultats de cette mue commencent à se faire sentir. Aujourd'hui, ce corps a intégré dans sa culture le concept de la proximité et de l'efficacité avec comme souci de donner aux citoyens le sentiment d'être en sécurité et de traiter leurs plaintes avec diligence. La tâche n'a rien d'une sinécure, elle est même complexe étant donné que toutes les manifestations des problèmes sociaux (oisiveté, pauvreté, exclusion, frustration…) atterrissent chez la police. À chaque fois qu'il y a une recrudescence de la criminalité, c'est la police qui est mise à l'index. Cette pression sans cesse grandissante n'a pas été accompagnée par une amélioration conséquente des conditions morales et matérielles de la police. En effet, celle-ci s'est toujours plainte de l'insuffisance des moyens mis à sa disposition qui ne lui permettent pas de s'acquitter convenablement de son travail. La situation matérielle des policiers n'est pas non plus motivante lorsque l'on sait qu'un agent de la paix ne touche pas plus de 2.000 DH par mois. Un salaire très modeste qui ne permet pas à son bénéficiaire de subvenir convenablement à ses besoins et à ceux de sa famille. Le volet social n'est pas non plus valorisant. En un mot, les policiers considèrent que leur situation morale et matérielle est sans commune mesure avec leurs sacrifices et leur fidélité. Les attentes d'une valorisation pourtant nécessaire ont été plusieurs fois déçues. Le malaise des policiers, qui n'ont pas le droit d'adhérer à un syndicat pour faire valoir et défendre leurs droits, ne peut se dissiper que par l'aménagement d'un statut spécial pour une institution dont le dévouement ne s'est jamais démenti.