Taux directeur inchangé, inflation en décélération et déficit budgétaire en aggravation Les mesures spécifiques à mettre en place par Bank Al-Maghrib dans le cadre du programme d'appui à l'entrepreneuriat ont été approuvées. C'est ce qui découle de la dernière réunion trimestrielle du conseil de la banque centrale tenue mardi 17 décembre à Rabat. Cette réunion a été marquée par le maintien du taux directeur à 2,25%, un niveau jugé approprié par Bank Al-Maghrib qui par la même occasion dévoile ses projections macroéconomiques pour les huit prochains trimestres. La banque s'attend dans ce sens à une croissance économique de 2,6% en 2019 après 3% en 2018. Bank Al-Maghrib table, par ailleurs, sur une accélération de la croissance à 3,8% en 2020 et sur sa consolidation à 3,7% en 2021. S'agissant de l'inflation, le conseil estime qu'elle devrait terminer l'année avec une moyenne de 0,3%. Toutefois, elle devrait s'accélérer les deux prochaines années pour se situer autour de 1,1% en 2020 et 1,4% en 2021. En ce qui concerne le déficit du compte courant, Bank Al-Maghrib annonce qu'il devrait s'alléger à 4,6% du PIB, et ce sous l'hypothèse d'une rentrée de dons des pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) de 2 milliards de dirhams en 2019. Ce déficit poursuivrait son atténuation pour revenir à 3,7% du PIB en 2020 et à 2,9% en 2021.Les réserves internationales nettes se situeraient à 240,7 milliards de dirhams à fin 2019. Une prévision qui tient compte d'un dynamisme soutenu des exportations marocaines, d'une consolidation des recettes de voyages et des entrées annuelles d'investissement directs étrangers avoisinant les 3,4% du PIB. A ces éléments s'ajoute également l'hypothèse d'une nouvelle émission du Trésor sur le marché international après celle de novembre dernier et de rentrées de dons du CCG d'un montant de 1,8 milliard de dirhams en 2020. En parallèle, le déficit budgétaire hors privatisation se situerait à 4,1% du PIB en 2019 contre 3,7% en 2018. «A moyen terme, tenant compte des données de la loi de Finances 2020 et sous l'hypothèse de la poursuite des efforts de mobilisation des recettes et de la maîtrise des dépenses, le processus de consolidation budgétaire reprendrait et le déficit hors privatisation avoisinerait 3,8% du PIB en 2020 et 3,5% en 2021», relève-t-on de la banque centrale. Les réserves internationales nettes devraient par ailleurs atteindre les 242,7 milliards de dirhams en 2020 avant de grimper à 248,2 milliards de dirhams en 2021, continuant ainsi à assurer l'équivalent de 5 mois d'importations de biens et services. Pour ce qui est du taux de change effectif réel, il s'apprécierait de 1,2% en 2019 pour se maintenir quasi stable à moyen terme, et ce en lien avec la modération prévue de l'appréciation nominale du dirham. S'agissant du crédit bancaire au secteur non financier, il devrait finir l'année en hausse de 4% avant de progresser de 4,7% en 2020 et de 5% en 2021.