L'école du numérique solidaire des quartiers de Sevran, créée par Ali Jiar, formera au métier de développeur Web dans la région FèsMeknès. Une belle manière de donner une chance à une jeunesse soit totalement exclue du système éducatif classique, soit en mal de reconversion professionnelle. Les détails d'un projet qui sera dupliqué dans l'Hexagone et qui a obtenu le label de La Grande Ecole du Numérique en France. L'impact social est le principal enjeu. Au Maroc, le modèle devrait être mis en route au cours du mois de janvier 2020. Ali Jiar, fils d'un ouvrier, natif de la ville de Sevran, savait de quoi il parlait quand il a tenu à faire de son projet une arme contre l'exclusion sociale des jeunes en situation d'échec. Lui a eu la chance de finir ingénieur. Chez Microsoft, il gravira les échelons mais sera aussi soutenu dans sa cause même si beaucoup de politiciens dans sa ville natale ne l'ont pas cru. Diplômé de l'ENA en 2015 puis de la prestigieuse Ecole de Polytechnique, il ne perd pas de vue son projet qui sera officiellement inauguré en décembre 2018. Un an après, le Maroc décide d'adopter son concept qui a déjà fait ses preuves à Sevran puisque le taux d'insertion a été estimé à 80% ! La mise en relation établie entre Ali Jiar, qui est devenu maire en 2014 de la ville de Sevran en charge de l'économie et du numérique et Badr Tahiri, le président de la Chambre de commerce et de d'industrie de la Région FèsMeknès, a permis un mois après d'officialiser un partenariat entre les deux rives pour installer l'école dans une région marocaine qui compte 20.000 étudiants dont 6.000 étrangers et surtout qui souffre d'un retour d'emploi très faible. Les enjeux sont clairs. L'urgence à la quête de solution de reconversion et d'inclusion sociale aussi. La 3ème édition du Forum de l'économie de la région Fès-Meknès qui s'est tenu le 4 décembre aura permis donc de sceller un partenariat entre les deux entités présentes. Telle qu'imaginée par Ali Jiar, cette école, de la même manière qu'en France, sera destinée aux jeunes des quartiers défavorisés. La formation accélérée en 5 mois, totalement gratuite et qui est estimée à près de 6.000 euros en France, visera à donner une nouvelle chance aux jeunes en échec scolaire de décrocher un métier très prisé dans le monde : celui de développeur web. La France a estimé son besoin en développeurs web à 100.000. Le Maroc devra également faire son compte pour relever le pari. Car il est question de transformation numérique depuis quelques années… La révolution 4.0 génère de nouvelles opportunités et les jeunes devraient être sans plus tarder identifiés pour commencer une reconversion rentable. Après trois promotions, l'Etat français fait de cette école le premier pilote national. Sa certification obtient l'équivalent d'un niveau Bac+2 sur le marché du travail. De quoi donner un statut réel à des jeunes qui étaient, pour beaucoup, sur le chemin de la débauche ! Il faut dire que le jeune maire de Sevran a eu aussi le soutien du fondateur de la 3WAcademy, école parisienne d'ingénierie informatique créée par un Iranien. Délocalisée également à Casablanca depuis quelque temps, le partenariat avec la région Meknès-Fès profitera certainement de ces locaux pour intégrer socialement les futurs bénéficiaires de la formation. Les détails du montage effectif du projet dans son exploitation et dans son financement devraient être connus d'ici le début de l'année prochaine. A suivre…