«Le ratio du salaire minimum sur le salaire moyen demeure sensiblement élevé au Maroc». Les propos émanent des chercheurs de Bank Al-Maghrib. En effet, la banque centrale vient de publier un document de travail sur le salaire minimum et son impact sur l'économie. Il en ressort ainsi que la distribution salariale est concentrée autour du SMIG, particulièrement durant les années marquées par une faible croissance. «Au Maroc, les décisions de relèvement du SMIG (salaire minimum interprofessionnel garanti) et du SMAG (salaire minimum agricole garanti) qui font office de salaires minima dans les secteurs non agricole et agricole respectivement ne suivent pas un calendrier préétabli mais découlent des échanges entre les différentes parties prenantes dans le cadre du dialogue social», apprend-on auprès de BAM. Et de poursuivre : «En 2019, le SMIG et le SMAG ont été respectivement de l'ordre de 2.698 DH et 1.903 DH mensuellement, soit un salaire horaire de 14.13 DH et 9.15 DH. Depuis leur instauration, les deux salaires ont été revalorisés en même temps et avec le même taux. Entre 1999 et 2019, ils ont été revalorisés dix fois à partir d'un niveau initial de 1.659 DH pour le SMIG et de 1.075 DH pour le SMAG mensuellement». Les chercheurs de BAM ont ainsi conclu qu'au Maroc, «le niveau du SMIG sur le salaire global peut être qualifié d'élevé (…). En corrigeant par le salaire dans les secteurs non agricoles, l'importance du salaire minimum au Maroc reste un fait marquant (environ 43% du salaire moyen non agricole selon les données du HCP en 2015 et 59% du salaire moyen selon les données de la CNSS en 2014) pouvant indiquer des effets positifs sur les salaires mais néanmoins négatifs sur l'emploi».