Près de 10 % de la population marocaine est atteinte par la parodontite. Cette maladie s'attaque à l'os dentaire et peut même évoluer jusqu'à causer la chute des dents. La parodontite juvénile en est la forme la plus sévère. La parodontite est un fléau de santé publique, au Maroc. Méconnue sous cette appellation un peu savante, cette maladie s'attaque à l'os dentaire, le détruit et le déracine. Se retrouver édenté à un très jeune âge est le pire des scénarios qui puisse se produire pour un patient atteint de cette affection. Une récente étude menée par la Faculté de médecine dentaire de Casablanca, le CHU Ibno Rochd et «Solidarité LMR», une association regroupant les anciens élèves du lycée militaire royal de kénitra, montre que près de 10 % de la population marocaine souffre de cette maladie. En fait, celle-ci se présente sous plusieurs formes. «La forme la plus grave de cette maladie s'appelle la parodontite juvénile. À Mohammedia, par exemple, j'ai constaté qu'il y a une prédominance féminine. Presque quotidiennement, je reçois de jeunes filles dans un stade très avancé de parodontite juvénile», a déclaré Dr. Azzedine El-Hassouni, dentiste exerçant à Mohammedia. S'agissant des causes de cette maladie, il ajoute que les origines de la parodontite juvénile restent inconnues : «on n'est pas encore arrivé à cerner les causes de ce problème, mais on sait d'ores et déjà que la mauvaise hygiène bucco-dentaire favorise le développement de la bactérie à l'origine de la parodontite juvénile». Pour lutter contre ce fléau, dont la forme la plus sévère attaque les enfants, «Solidarité LMR» organise, du 16 jusqu'au 19 mars, une campagne de sensibilisation et de soins médicaux, à Fès. En fait, cette association avait auparavant répertorié les enfants atteints par la parodontite agressive. Sur les 5.800 enfants sensibilisés aux complications néfastes d'une parodontite mal ou non soignée, plus de 500 cas présentaient les signes d'une destruction progressive de l'os dentaire. À la suite de cette campagne de sensibilisation, l'équipe médicale de «Solidarité LMR» estime le taux de prévalence de la parodontite à 19 %, à Fès. Avant d'arriver au stade fatidique de la chute des dents, les dentistes conseillent à leurs patients d'être catégoriques en matière d'hygiène bucco-dentaire. En effet, une hygiène rigoureuse et des détartrages réguliers sont suffisants pour des patients présentant les signes du stade initial de la parodontite. Dans le cas des patients souffrant d'une parodontite agressive, les dentistes recourent à la chirurgie. «Quand les malades viennent consulter chez un dentiste, c'est presque toujours au moment du stade final de la parodontite. Et à ce niveau, on n'a que le choix de la chirurgie. Si la consultation s'est faite avec la parution des premiers signes, on peut facilement remédier à cette destruction de l'os dentaire», explique Dr. Moncef Bannouna, chirurgien dentiste. Il faut également noter que certains patients sont prédisposés à être atteint de parodontite plus que d'autres. «Le facteur héréditaire a un rôle, lui aussi, dans l'évolution de cette maladie. Des fois, on constate que plusieurs membres d'une même famille sont affectés par la parodontite», ajoute-il. Par ailleurs, cette maladie touche plutôt la population rurale où les règles élémentaires de l'hygiène sont délaissées. L'éradication de ce fléau débute donc par l'assiduité quant à l'hygiène bucco-dentaire et par des visites régulières chez le dentiste.