Le PEI et le PNEEI ont pour objectif l'économie et la valorisation de l'eau faisant ainsi face au stress hydrique qui pourrait menacer les terres agricoles. Depuis son accession au Trône, Sa Majesté le Roi a accordé une attention particulière à l'eau et à la préservation des ressources hydriques. Parmi les chantiers engagés, la poursuite et l'amélioration de la stratégie de construction des barrages. De nouvelles orientations qui répondent pleinement aux exigences du développement durable, économique et social. Sur ces vingt dernières années, une quarantaine de barrages a été mise en service et d'autres en cours de construction portant ainsi la capacité des retenues à plus d'une vingtaine de milliards de mètres cubes. Pour une gestion conservatoire des ressources en eau limitées en agriculture L'économie d'eau est un axe incontournable de la nouvelle politique de l'eau du Maroc. La vision engagée porte sur un modèle de développement proactif. L'idée étant d'anticiper et satisfaire les besoins de la population et des différents secteurs de l'économie nationale. Un focus a été fait sur l'agriculture, du fait que ce secteur dépend essentiellement des ressources hydriques. Il a été procédé dans le cadre du Plan Maroc Vert à la mise en œuvre du Plan d'extension de l'irrigation (PEI) ainsi que du programme national d'économie en eau d'irrigation (PNEEI). Ces deux dispositifs ont pour objectif l'économie et la valorisation de l'eau faisant ainsi face au stress hydrique qui pourrait menacer les terres agricoles. L'idée étant d'améliorer le service de l'eau d'irrigation, le renforcement et l'adaptation du système de financement, l'incitation à l'économie d'eau ainsi que l'amélioration de l'aval agricole sous tous ses aspects et le développement d'un conseil de proximité en matière de conception des systèmes d'irrigation économes d'eau et d'appui à l'amélioration de la productivité. A fin 2018, 560.000 hectares ont été équipés en goutte-à-goutte dans le cadre du PNEEI. Ces équipements ont permis une économie de l'eau de 1,4 milliard de mètres cubes, soit la totalité de l'objectif défini à l'horizon 2020. Pour ce qui est du PEI, 82.280 hectares sont équipés ou en cours d'équipement, soit un investissement de 8,6 milliards de dirhams. Les ressources non conventionnelles exploitées Pour réussir la stratégie de l'eau le Maroc s'est tourné vers les ressources non conventionnelles, notamment à travers la mise en place de plusieurs stations d'épuration et des traitements des eaux usées, de dessalement d'eau de mer et de déminéralisation des eaux saumâtres. Plusieurs unités sont à ce jour opérationnelles. Citons à titre d'exemple celle de Dakhla qui a été inaugurée en 2016 par le Souverain. Suite aux inondations ayant frappé les provinces du Sud en 2014, le Souverain a demandé l'acquisition d'une barge de désalinisation d'eau de mer la rendant ainsi potable. Ceci passe par la filtration de l'eau, l'élimination du sel des bactéries et des virus puis le traitement par désinfectants. Cette embarcation assure une production quotidienne de 1.500 mètres cubes alimentant 75.000 personnes chaque jour et ce à raison de 20 litres par jour par personne. Le coût de production s'élève pour sa part à 10 dirhams par mètre cube. De même, le traitement des eaux usées figure parmi les axes prioritaires de cette stratégie. En avril 2013 les regards étaient tournés vers Casablanca où Sa Majesté le Roi Mohammed VI et le président français François Hollande ont inauguré la station d'épuration des eaux usées de Médiouna. Un projet pilote qui permet le traitement de 3.800 m3 d'eaux usées par jour contribuant ainsi à la protection de l'oued Hassar et de la nappe phréatique, ainsi qu'à la préservation des ressources hydriques de la région à travers notamment la réutilisation en agriculture des eaux usées traitées.