Cinq employés de Barid Al-Maghrib ont été arrêtés par la brigade urbaine de la PJ de Casablanca-Anfa pour vol de courrier et de colis postaux en provenance de l'étranger, et ce pour s'emparer des devises et des objets de valeur qui s'y trouvent. Depuis huit ans, le courriers et des colis postaux, renfermant de l'argent en devises, des documents administratifs (passeports, cartes d'identité nationale, livrets d'état civil…), des chèques, des certificats d'hébergement et différents cadeaux, envoyés de l'Europe et d'ailleurs se volatilisent et n'arrivent pas à leurs destinataires. Des centaines d'usagers de Barid Al-Maghrib à travers les différentes villes marocaines déposent des réclamations. Plus de 700 jusqu'à aujourd'hui. Des enquêtes administratives ont été ouvertes. Au départ, ce sont les employés chargés du scellage des sacs postaux qui ont été accusés des vols. Mais il semble qu'ils n'y sont pour rien. La situation a persisté et la disparitions du courrier et de colis postaux s'est poursuivie. Où disparaissent-il ? Aux pays de leurs origines ou ceux destinataires ? Et qui est le ou les auteurs et pourquoi? Un tas d'interrogations qui ont hanté les esprits des responsables de Barid Al-Maghrib, mais personne, paraît-il, n'a pensé à s'adresser à la police pour tirer l'affaire au clair. Il fallait attendre tout ce temps pour qu'un responsable de la direction de Barid Al-Maghrib à Casablanca prenne l'initiative d'alerter le chef de la brigade urbaine de la police judiciaire de Casablanca-Anfa. Ne perdant pas le temps, ce dernier a avisé ses supérieurs, chargé ses limiers de prendre les choses en main et d'entamer des investigations de grande envergure afin d'arriver à des résultats positifs. Avec abnégation, les limiers de la brigade urbaine de la PJ se sont lancés sur une piste de l'enquête. Jeudi 3 mars vers 17h les enquêteurs se sont rendus à l'aéroport international Mohammed V pour entamer leurs investigations. Comme à l'accoutumée, les courrier et les colis postaux en provenance de l'étranger devaient être triés au fret relevant de l'aéroport avant d'être convoyés à destination du centre de tri Bandoeng à Casablanca et être dispatchés par la suite sur leurs destinations finales, à travers les différents sièges de Barid Al-Maghrib au Maroc. Quarante-cinq minutes plus tard, les limiers ont pris en filature une voiture de couleur blanche, immatriculée au Maroc, appartenant à Barid Al-Maghrib, à bord de laquelle se trouvaient trois fonctionnaires. Au lieu de prendre le chemin du centre Bandoeng de Barid Al-Maghrib, la victime s'est dirigée vers le quartier Lalla Mariem. Vers 19h, elle s'est arrêtée juste devant le n°6 au bloc 9. L'un des trois employés en est descendu avec deux grands sacs à la main. Quand il est ressorti, il n'avait plus rien en main. Ensuite, le trio a repris la route pour arriver au centre de tri et y déposer le reste de la cargaison. Les enquêteurs de la brigade urbaine de la PJ de Casablanca-Anfa ont continué leur filature. Vers 20h, les trois employés chargés du transport des sacs de postes se sont rencontrés, après un rendez-vous, au rond-point Chimicolor, pas loin du centre de tri Bandoeng. C'est là que la police est arrivée à alpaguer les trois lascars, à savoir K. Mohamed, né en 1952, embauché en 1979, O. Mohamed, né en 1964 et D. Mostafa, né en 1969. Après quoi, ils se sont dépêchés à la maison du quartier Lalla Meriem pour effectuer une perquisition. Celle-ci a permis la saisie des deux sacs détournés par les employés. Le courrier et les colis postaux qui s'y trouvaient ont été déjà déchirés pour mettre la main sur leur contenu. Ce qui les intéresse, en premier lieu, c'est l'argent. Dans ces colis, ils n'ont trouvé que 350 euros. Les trois employés ont facilement craché le morceau et ont révélé les noms de leurs deux complices à savoir, S. Abdelmoula, né en 1963 et E. Mohamed, né en 1957. Ces cinq employés sont tous des pères de famille, qui n'ont pas hésité à porter atteinte aux correspondances des usagers de la poste. Soumis aux interrogatoires, ils ont avoué avoir partagé les tâches entre eux pour s'approprier de l'argent et tout objet de valeur et détruire les documents pour ne pas laisser de trace. D'abord, ils savent qu'après le déchargement des colis postaux et de courrier de l'avion, ces derniers sont déposés dans un lieu hors du contrôle des caméras de la zone fret. Là, les deux employés chargés du transport des sacs depuis le lieu où ils ont été déposés après leur descente de l'avion, mettent à l'écart quelques sacs avant d'acheminer le reste vers le centre de tri dépendant de l'aéroport. Là, les trois employés chargés du convoyage des sacs vers le centre de Bandoeng, attendent le tri de la cargaison, entre le courrier et les colis postaux dont la destination est mentionnée et ceux dont celle-ci n'a pas été soulignée. En chargeant en premier la voiture des premiers courriers, les trois employés ne quittent l'aéroport qu'après leur passage au lieu pour récupérer les sacs dissimulés au départ par leurs deux collègues. Et l'opération se répètent trois fois par semaine pour dépasser, depuis 1997, jusqu'à aujourd'hui, plus de 11 mille vols ! Les cinq employés ont été traduits, hier dimanche, devant le procureur du Roi près le Tribunal de première instance de Casablanca-Anfa.