Le Bénin, qui a donné du fil à retordre à l'équipe nationale, n'a finalement pas pu aller au-delà des quarts de finale. Le Sénégal a avorté ses ambitions de poursuivre sa saga. Mais cela ne s'est pas fait dans la douceur. L'équipe de Sadio Mané a souffert mais a décroché sa place pour le dernier carré de la CAN qu'elle retrouve après treize ans d'absence. Pour le sélectionneur Aliou Cissé, «cette année peut être la bonne» pour son pays, souvent favori mais jamais titré. Régulièrement critiqués pour ne pas savoir gérer la pression dans les grandes compétitions, les Lions de la Teranga version 2019 ont montré jusqu'ici une étonnante résilience. Après le 8e minimaliste remporté face à l'Ouganda (1-0), les Sénégalais ont répété la même partition face aux coriaces Béninois. Dominés par séquences, incapables de mettre du rythme, ils n'ont pas enthousiasmé par leur jeu, mais leur patience et leur sang-froid les rendent dangereux. Servi par Sadio Mané, Idrissa Gueye, d'une frappe croisée imparable (70e), a envoyé son équipe en demi-finales pour la première fois depuis 2006. «C'est une évolution, c'est une équipe qui progresse petit à petit. On était venus ici avec l'ambition de jouer sept matches. On les jouera. Mais on veut jouer la grande finale», a déclaré Cissé. Grand favori, d'autant que l'Egypte, le Cameroun et le Maroc ont tous été sortis, le Sénégal continue d'avancer dans un tournoi qui s'est montré imprévisible. Mais tous les feux ne sont pas au vert, car la sélection a failli perdre le fil de son match. A voir Kalidou Koulibaly, si solide, prendre un grand pont de Cebio Soukou, ou la star Sadio Mané longtemps bousculée par Olivier Verdon, le coach Cissé a dû penser au scénario de Maroc-Bénin qui a été fatal aux Lions de l'Atlas. Les Lions de la Teranga ont encore exposé des lacunes dans la création, trop dépendants de l'activité de l'ailier droit de Liverpool pour être dangereux. Le gardien Alfred Gomis, titulaire après le forfait d'Edouard Mendy, a montré de la fébrilité, quand il a raté son contrôle, et failli marquer contre son camp (67e). Trois minutes plus tard, Gueye sortait son équipe de la torpeur d'un coup de canon qui a permis au Sénégal de dérouler jusqu'à la fin, d'autant que le Bénin a terminé à dix après l'expulsion de Verdon (82e). «ça n'a pas été un match facile, mais on est restés sereins. On a été patients pour trouver la faille», s'est félicité le buteur. Mané aurait pu alléger la pression de la fin de match, mais ses deux occasions ratées (72e, 74e) ont maintenu le Sénégal sous la menace béninoise. Décidément, rien n'est facile dans cette CAN pour l'équipe d'Aliou Cissé, battue en poule par l'Algérie, et qui a déjà eu plusieurs blessés, mais qui avance.