Le coaching sportif, une pratique encore balbutiante au Maroc, revient à appliquer les méthodes d'entraînement sportif dans le management d'une entreprise. Imaginez votre directeur en tenue sportive, sifflet à la main, dirigeant une séance d'entraînement sur la pelouse d'un terrain de football. Et imaginez vous endossant le maillot de l'équipe protège-tibia aux jambes. L'image est un peu caricaturale mais c'est exactement sur quoi repose le coaching sportif. «Il s'agit grosso modo d'un mélange entre les techniques d'entraînement en sport et les procédures manageriales au sein de l'entreprise», explique Abdellah Idrissi, professeur à l'Institut des Sports Moulay Rachid de Rabat. Plusieurs similitudes existent en effet entre les deux domaines. Il ne faut pas oublier que les cadres de l'entreprise sont eux aussi des compétiteurs. Tels des sportifs de haut niveau, ils sont soumis à plusieurs pressions : stress, résultats positifs, objectifs à atteindre, record à battre… Il leur faut donc un traitement aussi spécial que celui réservé aux sportifs. Au centre de la démarche figure le «coach». Apparenté à un entraîneur d'une équipe sportive, il joue un rôle clé dans le perfectionnement et la réussite des membres de l'équipe. Son travail d'accompagnement et de développement s'appuie sur l'observation directe des sportifs, à l'entraînement et lors des compétitions. Les cadres sont coachés au travers de modules, personnalisés autour d'objectifs précis, afin d'améliorer et de développer leur condition physique et mentale. Les objectifs à atteindre tant en groupe qu'individuellement sont multiples : maîtrise de soi, gestion des risques et des situations, dépassement de soi, gestion du stress, combativité... La force du coaching sportif vient de ce travail à partir de situations réelles. « Dans une équipe, le coach transmets autant ce qu'il est que ce qu'il sait », résume Daniel Herrero, l'un des plus connus « coach sportif » français sur son site internet. Cet expert traîne derrière lui une longue carrière sportive de 30 années en tant que rugbyman et entraîneur sportif. Pour Abdellah Idrissi, la règle la plus importante du coaching sportif est la gestion du hasard. « Il faut apprendre à ces managers à gérer une situation incertaine. Prenez l'exemple d'une usine qui tourne normalement avec 200 personnes. Un bon manager se doit de la faire marcher avec la moitié du personnel. L'allusion est ici faite à un entraîneur de football qui, à la veille d'un match décisif de son équipe, se trouve avec plusieurs joueurs blessés ». En matière de coaching sportif, il faut savoir également récompenser les talents. En se surpassant, un cadre/sportif se fixe comme objectif un titre de champion du monde à remporter, une médaille olympique à glaner ou un record du monde à battre.