Raul Savoy est entraîneur au CODM depuis le début de la saison. Pour ce coach de 30 ans, inconnu de la scène footballistique nationale, le club ismaïlien a de grandes chances de remporter le championnat, à certaines conditions, toutefois. Aujourd'hui Le Maroc : Le CODM occupe actuellement la première place du championnat de GNF I après neuf journées de compétition, comment évaluez-vous ce parcours ? Raul Savoy : Notre premier objectif cette saison était de la commencer de la meilleure manière possible, surtout que nos deux premières rencontres se sont jouées contre de très grandes équipes, le WAC et les FAR en l'occurrence. Ce début de championnat était très difficile pour l'équipe et ses conséquences auraient pu être très fâcheuses, surtout après notre élimination en quarts de finale de la Coupe du Trône fin août dernier. Une fois ces deux obstacles passés, le groupe s'est concentré sur la suite de la compétition avec beaucoup plus de confiance de ses capacités tactiques et techniques. Les résultats s'en ont ressentis et le CODM a conquis le fauteuil de leader. Ceci dit, le plus difficile reste à jouer. Il n'est certes pas facile d'être le premier au classement, mais ce qui l'est d'avantage est de pouvoir maintenir sa vitesse de croisière et garder sa place de leader. C'est ce qui nous reste désormais à faire pour le restant de la compétition. Pensez-vous que c'est une tâche facile? Certainement pas. Vous savez, le championnat marocain est très difficile à aborder du début jusqu'à sa fin avec la même cadence. Toutes les rencontres doivent être jouées comme si elles étaient déterminantes dans l'occtroi du titre final. Toutes les équipes qui évoluent en première division du Groupement national de football ont un côté imprévisible, ce qui est en quelque sorte le propre de cette discipline sportive qu'est le football. C'est pour toutes ces raisons que j'insiste sur la nécessité de rester vigilent tout au long de la compétition puisqu'aucune équipe du haut du tableau n'est à l'abri d'une mauvaise surprise qui pourrait lui coûter le titre final. Le CODM en a d'ailleurs fait les frais pas plus tard que la saison dernière. Le club a occupé la première place durant plusieurs journées d'affilée et a longtemps été l'un des prétendants sérieux au titre. Ce n'est que vers la fin que ce dernier lui a filé entre les doigts et a finalement échoué à Agadir. Et c'est justement ce qu'il faut éviter cette saison. Quels changements avez-vous apportés au club ? Le CODM évolue cette saison avec pratiquement 90 % de son effectif de la saison dernière. Je n'ai pratiquement pas fait de changement de ce côté-là, si ce n'est le retour de Camacho et de deux autres joueurs étrangers. J'estime que cette situation a été très bénéfique au groupe dont l'homogénéité s'est accrue au fil des journées. En début de championnat, le CODM ne s'est pas trouvé avec un nouveau coach et de nouveaux joueurs auxquels il faudrait beaucoup de temps pour s'acclimater à l'ambiance régnante. Entraîner le CODM est votre première expérience au Maroc, pourquoi avez-vous choisi ce club ? Le football africain ne m'est pas inconnu puisque j'ai déjà entraîné en Côte d'Ivoire et au Cameroun. Si ma première expérience n'a pas été très longue, la seconde, et qui a duré une année et demie, était très enrichissante. Le football marocain m'attirait beaucoup et j'ai commencé donc à entreprendre quelques contacts qui ont finalement abouti. Après plusieurs conversations téléphoniques avec les dirigeants du CODM, je me suis déplacé sur place et ce que j'ai vu m'a beaucoup séduit. C'était littéralement le coup de foudre. Comment évaluez-vous le championnat marocain ? C'est un bon championnat. Les joueurs y évoluant sont d'un très bon niveau technique et les coaches disposent d'un bon bagage tactique, surtout avec l'apport des entraîneurs étrangers ou ceux qui sont titulaires de diplômes étrangers. Défensivement, le championnat marocain est bien installé, mais c'est sur le plan offensif que les lacunes sont les plus grandes. A part ces deux dernières journées, le championnat est plutôt avare en buts. Cette situation n'encouragerait pas le public à se rendre aux stades, ce qui est vraiment dommage.