Le conseil d'administration de Renault a décidé d'étudier avec FCA le projet de fusion à 50/50 Le gouvernement français, par la voix de son ministre de l'économie et des finances, Bruno Le Maire, a donné sa bénédiction au projet de fusion Renault-Fiat, tout en demandant des garanties visant à protéger l'emploi et les intérêts de la France. Le groupe automobile italo-américain Fiat Chrysler et son concurrent français Renault viennent d'officialiser les discussions autour d'un projet de fusion. Une initiative qui, si elle venait à se réaliser, créerait le troisième constructeur automobile en termes de production et bouleverserait l'ordre hiérarchique de l'industrie automobile mondiale. Le ministre français de l'économie a salué l'opération qu'il a qualifiée de «belle opportunité» pour Renault et pour l'industrie automobile européenne, confrontée à d'importants défis technologiques (voitures électriques, autonomes…). «Cela va demander des dizaines de milliards d'euros d'investissement. Il faut rassembler les forces. Ce projet de fusion doit permettre à Renault et Fiat de porter ces investissements pour être plus efficaces et plus rentables», a estimé le ministre sur RTL. Il s'est également réjoui de voir se créer «un champion mondial automobile européen», capable de faire face aux géants chinois et américains, acceptant, pour cela de voir le poids de l'Etat français se réduire au capital, passant de 15 à 7,5%. Toutefois, a assuré le ministre, l'Etat français fera «tout pour protéger les intérêts français». Pour cela, il a posé quatre conditions à ce projet de fusion. La première consiste en la préservation des emplois et des sites industriels en France. «C'est la première des garanties que je demande. Je demande zéro fermetures d'usines». La deuxième condition est que cette opération se fasse «dans le cadre de l'alliance Renault-Nissan» que la France veut «renforcer». La troisième condition réclamée par la France porte sur la gouvernance du futur ensemble. «Il faut que dans la gouvernance, les intérêts français soient bien représentés», a exigé le ministre. Enfin, la quatrième et dernière condition est que ce nouveau géant de l'automobile participe à l'initiative lancée avec l'Allemagne de création d'une filière européenne de batteries. «Nous créons une grande filière industrielle en Europe. Je souhaite que le futur ensemble participe à l'achat de batteries européennes plutôt que chinoises», a réclamé Bruno Le Maire. Si Renault et Fiat Chrysler aboutissent à un accord, leur fusion créerait une société automobile d'une valeur de marché combinée d'environ 37 milliards de dollars capable de produire près de neuf millions de voitures et de camions légers par an. Par ailleurs, le conseil d'administration de Renault s'est réuni lundi afin d'examiner la proposition reçue de FCA (Fiat Chrysler Automobiles). Après avoir revu attentivement les termes de cette proposition amicale, le conseil d'administration de Renault a décidé d'étudier avec intérêt l'opportunité d'un tel rapprochement, confortant l'empreinte industrielle du Groupe Renault et générateur de valeur additionnelle pour l'alliance.