L'indice de fécondité est passé de 2,21 enfants par femme en 2014 à 2,38 en 2018 Le Haut-Commissariat au Plan (HCP) vient de publier une note sur le niveau et la tendance de la fécondité au Maroc. Il en ressort que les Marocaines font un peu plus de bébés. En effet, l'indice synthétique de la fécondité révélé par le Recensement général de la population et de l'habitat de 2014 (2,21 enfants) est légèrement supérieur à celui estimé par l'Enquête nationale démographique à passage répété 2009-2010 (2,19 enfants) suite à un léger accroissement de la fécondité en milieu urbain (1,8 contre 2,01 enfants). Le HCP signale une tendance problématique de la fécondité au Maroc. Les premiers résultats de l'enquête nationale sur la population et la santé familiale (ENPSF 2018) révèlent que la fécondité est en train d'enregistrer une baisse comparativement à celle de 2011. Le nombre d'enfants par femme est passé de 2,5 en 2004, à 2,59 en 2011 avant de descendre à 2,38 en 2018. Mais même avec cette baisse, l'indice de fécondité reste supérieur à celui du RGPH de 2014 (2,21 enfants). Globalement, et jusqu'en 2010, la fécondité tendait vers la baisse, et ce en dépit de légères fluctuations observées entre 1992 et 1997. A partir de 2014, une légère hausse de la fécondité a été entamée, pratiquement, dans les deux milieux de résidence, et a continué jusqu'en 2018. Ainsi, l'indice de fécondité qui était de l'ordre de 2,21 enfants par femme en 2014, et qui est légèrement supérieur à celui de 2010 (2,19 enfants par femme), a continué son ascension pour atteindre 2,38 enfants par femme en 2018. Dans sa note, le HCP précise que «si on analyse, séparément, les données des recensements de la population et celles des enquêtes démographiques et de santé, la tendance est globalement vers la baisse. Par contre, lorsqu'on combine les deux sources d'information, la tendance se modifie vers la hausse depuis 2010». Recul de l'âge au premier mariage L'âge au premier mariage a reculé. Il est passé en moyenne d'environ 17,3 ans chez les femmes en 1960 à 25,5 ans en 2018. A noter que la hausse globale de l'âge au premier mariage des femmes marocaines s'est estompée depuis 2004 enregistrant depuis une baisse, passant de 26,3 ans en 2004 à 25,7 ans en 2014 et à 25,5 ans en 2018. Cette baisse est perceptible chez les femmes rurales où l'âge au premier mariage est passé de 25,5 ans en 2004 à 24,8 ans en 2014 et à 23,9 ans en 2018. En revanche, chez les femmes urbaines, le HCP signale une reprise à la hausse de l'âge au premier mariage qui est passé de 26,4 ans en 2014 à 26,6 ans en 2018. Par ailleurs, le HCP révèle que les Marocaines ont de plus en plus recours à la contraception avec un taux qui est passé de 19,4% au début des années 80 à 70,8% en 2018. Un taux de fécondité élevé chez les 25-29 ans Le taux de fécondité par âge de la femme demeure le plus élevé chez les femmes âgées entre 25 et 29 ans. Cette tendance s'est maintenue entre 2004 et 2014. Le HCP révèle que la hausse de la fécondité des femmes âgées de plus de 35 ans n'a concerné, quant à elle, que le milieu urbain et a touché la quasi-totalité des grandes villes. Selon le HCP, cette hausse pourrait être due au fait que les femmes en milieu urbain ont tendance à reporter, momentanément, le projet de mariage et préféreraient, dans un premier temps, «une réalisation de soi et acquérir une certaine autonomie financière». Elles se marient relativement tard dans la mesure où elles préfèrent poursuivre leurs études et trouver un travail. Cependant, aussitôt en couple la question de la descendance devient prioritaire à cause des contraintes biologiques, puisque en plus des risques de complication de grossesse, la fertilité des femmes diminue avec l'âge.