Des ressortissants marocains résidant en Espagne ont été pris à partie au cours de ces dernières semaines. Ces agressions ont eu lieu à El Ejido où trois ans auparavant des employés agricoles marocains furent l'objet d'une chasse à l'homme raciste d'une rare violence. Le gouvernement marocain a protesté auprès des autorités espagnoles. Le gouvernement marocain a manifesté dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération son inquiétude face aux agressions répétées dont sont victimes les citoyens marocains résidant dans la région andalouse d ‘El Ejido. Le communiqué, qui a été rendu public lundi, indique que les "agressions graves à caractère raciste" contre la communauté marocaine en Espagne ne devraient pas constituer "un enjeu politicien ou électoral". Le gouvernement marocain exige ainsi de son homologue espagnol que la communauté marocaine soit protégée contre les agressions racistes dont elle est victime. "À nouveau exposée à ce type d'agressions, la communauté marocaine établie en Espagne a droit à la protection et ne saurait être la cible de qui que ce soit, et encore moins constituer un quelconque enjeu politicien ou prétexte électoral", indique le communiqué. "Le Maroc relève avec réelle inquiétude la recrudescence, constatée ces derniers jours en Espagne, d'agressions graves à caractère raciste et xénophobe opérées contre les membres de la communauté marocaine", ajoute le communiqué du ministère des Affaires étrangères qui a indiqué que le gouvernement marocain a appelé les autorités espagnoles à prendre les mesures nécessaires en vue de "mettre un terme à cette vague de xénophobie. Les inquiétudes de Rabat face à cette recrudescence dans les agressions racistes contre les Marocains résidant en Espagne ont aussi été transmises au gouvernement espagnol par l'ambassadeur du Maroc à Madrid. Selon des sources diplomatiques espagnoles, Abdessalam Baraka a transmis aux autorités espagnoles une note verbale exprimant la "grande préoccupation" de Rabat concernant des "agressions répétées" contre des immigrés marocains à El Ejido. Rappelons que, durant les dernières semaines, une vingtaine d'immigrés marocains habitant El Ejido, en Andalousie, ont été agressés par des jeunes formant partie de groupes fascistes. Les victimes sont frappées à coups de barre de fer par des agresseurs qui les interceptent dans la rue. Trois des agresseurs ont d'ailleurs été arrêtés par la Garde civile espagnole, samedi à El Ejido. Selon, un communiqué officiel des autorités espagnoles, la garde civile a arrêté trois jeunes hommes dont l'aîné est âgé de 22 ans. Une inspection effectuée par la garde civile dans le véhicule de l'un des agresseurs a révélé une barre de fer de 82 centimètres de longueur occultée dans le coffre et qui aurait été utilisée dans les agressions contre les victimes marocaines. Cette arrestation a permis de mettre la lumière sur sept cas d'agressions et les investigations continuent afin de mettre la main sur les autres groupes d'agresseurs qui formeraient partie de différents groupes fascistes. Cette nouvelle vague de violence contre les immigrés marocains dans la région d'Almeria a été fortement condamnée par les formations politiques et la société civile locale. Dans des déclarations à la presse, le président de l'association "Almeria Acoge", Antonio Puertas, a qualifié de "très graves" les agressions qui ont visé les immigrés ces derniers mois. Il a aussi signalé que ces événements pourraient être un rejaillissement des événements qui avaient eu lieu à El Ejido en 2000, souhaitant par ailleurs que les choses ne s'aggravent pas. Pour ce qui est des agresseurs, il a indiqué qu'il est difficile de déterminer le nombre des agresseurs, amis il a mis l'accent sur le fait qu'ils sont organisés et leurs actions sont coordonnées puisqi'ils savent quant et où attaquer. Pour leur part, le secrétaire général du Parti Socialiste Ouvrier Espagnol (PSOE) à Almeria, Martín Soler, et le coordinateur provincial de la Gauche Unie (IU), Diego Cervantes, ont fait un appel à la cohabitation entre les habitants de la région d'Almeria et les immigrés. Soler, qui a condamné les faits, a insisté sur la nécessité de "faire un appel à la tranquillité" et que ces évènements lamentables n'entravent pas l'évolution positive de la cohabitation entre les deux communautés qui a été constatée depuis les événements tragiques de 2000. De son côté, Diego Cervantes a demandé que, face à des situations pareilles où il a une atteinte aux droits de l'Homme, la loi soit appliquée avec rigueur et que les services de sécurité procèdent à des investigations très poussées afin d'arrêter les coupables. Le responsable de IU a par ailleurs critiqué les décélérations du maire d'El Ejido, du Parti Populaire (PP), Juan Enciso, dont la teneur n'est pas de nature à promouvoir un climat de cohabitation dans un village qui a toujours été marqué par l'existence d'une communauté d'immigrés. Il a aussi appelé à restaurer la cohabitation qui prévalait dans cette région avant les évènements de 2000. Rappelons que la région d'Almeria et spécialement le village d'El Ejido ont connu il y a plus de trois ans, des événements tragiques marqués par des affrontements entre les habitants de cette région et la communauté des immigrés marocains. Aujourd'hui, le spectre de ces évènements est en train de revenir à l'esprit des habitants de cette région andalouse et seule une volonté politique du gouvernement espagnol avec le concours de la société civile locale pourra empêcher une dérive dangereuse de la situation.