Deux douches froides en l'espace d'une semaine pour les séparatistes et leur soutien A Tindouf comme à Alger, ce fut une véritable douche froide. Une douche encore plus froide pour les séparatistes et leur soutien en Algérie que celle reçue de Bruxelles, il y a à peine quelques jours. La semaine dernière ce fut au tour de Washington d'adresser un nouveau camouflet au polisario. En effet, le président des Etats-Unis, Donald Trump, vient de promulguer la loi de Finances au titre de l'année 2019, avec une disposition qui conforte la position légitime du Maroc sur son Sahara. Mieux encore, elle consolide une nouvelle fois le soutien de Washington au plan marocain d'autonomie. Dans les détails, le budget américain contient des dispositions explicites dans son article III prévoyant que les fonds alloués au Maroc puissent couvrir également le financement de la coopération dans les provinces du Sud. Nombre d'observateurs américains y ont vu une position claire de leur pays confortant le Maroc comme unique interlocuteur et représentant concernant les provinces du Sud. Il faut dire que la position américaine est venue balayer la polémique qui avait été entretenue par les adversaires du Maroc sur une soi-disant exclusion du Sahara ou un revirement de la position des Etats-Unis, après l'installation d'une majorité démocrate à la Chambre des représentants du Congrès. Cette adoption vient également prouver la convergence des positions entre les branches exécutive et législative US. C'est la concrétisation même du soutien bi-partisan clair, constant, et sans ambiguïté du congrès des Etats-Unis à la justesse de la position du Maroc, n'en déplaise aux adversaires du Maroc qui ont tout tenté pour parasiter les relations entre le Maroc et ses partenaires, dont les Etats-Unis. Ce nouveau développement, qui renseigne sur la fécondité du partenariat séculaire Maroc-Etats-Unis, fait écho également à la position constante des Etats-Unis vis-à-vis du plan d'autonomie, qualifié de «sérieux, crédible et réaliste», sous quatre administrations successives et ce, de Bill Clinton à Donald Trump, en passant par les Exécutifs que dirigeaient George W. Bush et Barack Obama. La réaction du Maroc n'a pas beaucoup tardé face à ces développements. Dans un communiqué publié par la diplomatie marocaine quelque temps après la promulgation du texte, les responsables expliquent que «le Royaume du Maroc se félicite que la loi budgétaire des Etats-Unis au titre de l'année 2019 adoptée la veille par les deux Chambres du Congrès américain et promulguée par le président Donald Trump, stipulant explicitement que les fonds alloués [au Maroc] sous le titre III, sont également utilisables à l'assistance au Sahara». Le ministère des affaires étrangères et de la coopération internationale (MAECI) souligne en outre que «les pouvoirs exécutif et législatif américains, incarnés respectivement par le président et les deux Chambres du Congrès, s'accordent à considérer la région du Sahara comme partie intégrante du Maroc et à la faire bénéficier des fonds de coopération au même titre que toutes les autres régions du Royaume». «Ce développement au niveau des Etats-Unis intervient quelques jours après l'adoption par l'Union européenne des accords agricole et de pêche qui s'appliquent à l'ensemble du territoire national, y compris le Sahara marocain», note le ministère. Et de conclure : «Cette nouvelle loi budgétaire des Etats-Unis appelle l'Administration américaine à soumettre, après consultation du HCR et du Programme alimentaire mondial, un rapport au Congrès sur les mesures prises pour renforcer la surveillance de la livraison des aides humanitaires destinées aux réfugiés dans la région d'Afrique du Nord», dans une allusion claire aux populations des camps de Tindouf et aux informations sur les détournements et trafics avérés et documentés de l'aide internationale destinée aux populations de ces camps. Détournements Les dispositions contenues dans la loi de Finances américaine 2019 confirment d'une certaine manière les informations sur les détournements et trafics avérés et documentés, à travers lesquels les éléments du polisario et leurs protecteurs s'approprient pour leur propre enrichissement personnel l'aide internationale destinée aux populations vulnérables des camps. Pour rappel, le rapport de l'Office de lutte anti-fraude (Olaf), organisme relevant de la Commission de l'UE, avait, à l'instar d'autres ONG et organismes internationaux, mis le doigt sur les détournements, depuis des années, des aides humanitaires destinées aux populations parquées dans des conditions inhumaines à Tindouf, au sud-ouest de l'Algérie, détournements qui servent, entre autres, à entretenir les dépenses somptueuses des chefs du polisario. Cela n'a pas échappé au législateur américain. La loi adoptée par le Congrès US demande, en effet, au secrétaire d'Etat de présenter un rapport, sous 45 jours, «décrivant les dispositions prises pour renforcer le contrôle de la livraison de l'assistance humanitaire aux réfugiés en Afrique du Nord», dans une référence à peine voilée à la population des camps de Tindouf en Algérie.