Dominique Baudis, président du CSA, a été, avant-hier, l'invité du Groupement des Annonceurs du Maroc. Au menu, le rôle d'une instance de régulation dans le processus de libéralisation de l'audiovisuel. Le projet de loi relatif à la suppression du monopole de l'Etat en matière de radiodiffusion et de télévision étant adopté par le Parlement, les acteurs concernés par cette libéralisation multiplient les initiatives pour participer au débat. La dernière en date concerne le Groupement des Annonceurs du Maroc (GAM). Pour jeter la lumière sur les tenants et les aboutissants de l'ouverture du secteur de l'audiovisuel, le Groupement a sollicité Dominique Baudis, Président du Conseil Supérieur de l'Audiovisuel en France pour expliquer les missions de cet organisme ainsi que l'impact de la libéralisation des médias en matière de développement économique. M. Baudis a d'emblée planté le décor. «Avec la multiplication des chaînes de radio et de télévision, la régulation s'avère de plus en plus délicate», relève-t-il. Malgré sa petite expérience dans le domaine de la régulation audiovisuelle, ce dernier ne s'est pas empêché de donner des conseils à ses homologues marocains. «Avant de libéraliser le secteur, il y a lieu avant de mettre en place une autorité de régulation», lance-t-il en substance. L'objectif étant d'évaluer les projets et d'accorder des licences de diffusion. C'est en tout cas le scénario vers lequel le royaume se dirige. En attendant, la promulgation de la loi sur le secteur, c'est la Haute autorité de la communication audiovisuelle qui aura pour mission d'étudier les demandes des opérateurs. En principe, cette instance présente toutes les garanties d'impartialité, de neutralité et d'autorité morale, technique et juridique pour gérer le secteur audiovisuel, public et privé. Pour le président du CSA, une autorité de ce genre doit veiller au respect de la loi et des dispositions en vigueur. Même si elle relève de l'Etat, cela ne l'empêche pas de statuer sur les infractions commises par les chaînes, souligne-t-il. Et de préciser que cette institution n'est pas un organe de censure mais plutôt de régulation.