Le torchon brûle entre le comité du Grand Chelem et l'ATP. Les déclarations du président de la Fédération française de tennis, lundi, font état d'un grand malaise au sein du tennis mondial. «Des questions se posent sur l'organisation du circuit, la gestion de l'ATP et de la WTA et l'approche du comité du Grand Chelem. ATP et WTA veulent devenir managers ou attachés commerciaux alors qu'il s'agit au départ d'un syndicat de joueurs. Nous souhaitons qu'ils reviennent à leur vocation première». La déclaration de Christian Bîmes, président de la Fédération française de tennis lundi, est le signe d'un grand malaise entre les instances dirigeantes du tennis mondial. Premier signe, la réunion du comité de grand Chelem, regroupant les organisateurs des prestigieux tournois, les 23 et 24 janvier à Melbourne, en marge des Internationaux d'Australie de tennis. Le comité s'est prononcé pour une réorganisation du calendrier international. Les propositions des organisateurs s'articulaient essentiellement autour des dates des quatre tournois de Grand Chelem (Open d'Australie, Roland-Garros, Wimbledon et US Open). «Wimbledon, qui est trop près de Roland-Garros, serait décalé d'une semaine, un important tournoi sur gazon supplémentaire étant créé», a expliqué le président de la fédération française. Il est à signaler que la dernière édition de l'Open d'Australie a déjà connu le forfait de plusieurs joueurs qui, fatigués par la saison dernière, n'avaient pu avoir suffisamment de repos. Mark Miles, directeur exécutif de l'ATP, et Kevin Wulff, directeur exécutif de la WTA étaient également présents à la réunion de Melbourne, durant laquelle ils ont présenté un rapport sur l'avenir du tennis dans le monde. «Nous ne sommes pas d'accord avec les propositions qu'il contient et nous pensons que l'ATP et la WTA devraient cesser de s'occuper des questions commerciales pour se recentrer sur les intérêts des joueurs et des joueuses», a commenté Christian Bîmes. Les organisateurs des tournois de Grand Chelem dénoncent le manque de visibilité de l'association professionnelle. « Des doutes existent sur ses actions. Nous avons peur que l'on se dirige vers de grandes difficultés» a noté le président de l'instance française. «Qu'ils reviennent à leur rôle, à savoir s'occuper des joueurs et non de marketing», a-t-il argué. Un séminaire est prévu à Lausanne (Suisse), du 12 au 16 mars, dans le prolongement de cette réunion, avec une participation élargie à la Fédération internationale de tennis (ITF) et aux directeurs des tournois des Tennis Masters Series (TMS). Rien ne va plus aussi entre l'ATP et les joueurs qui ont entamé une action durant l'Open d'Australie, signe de leur ras-le-bol. Ils ont commencé des tractations pour la création d'une nouvelle association défendant leurs intérêts. L'ancien numéro un français retraité depuis novembre dernier, Cédric Pioline considère cette action comme un «signe fort». «Les joueurs ne sont plus en phase avec l'ATP. Ils ont pris des avocats pour envisager la possibilité d'une autre structure », a précisé le président de la FFT.