Cette somme n'est certes qu'une petite partie de la somme totale de 1,4 milliard de dollars qu'ont accepté de payer des banques d'affaires, accusées de biaiser des analyses financières, pour éviter les poursuites judiciaires. La formation des investisseurs américains devrait être considérablement renforcée grâce au Fonds pour l'éducation de 85 millions de dollars que vont alimenter les grandes banques de Wall Street dans le cadre du règlement à l'amiable de l'affaire de l'analyse financière biaisée. Cette somme n'est certes qu'une petite partie de la somme totale de 1,4 milliard de dollars qu'ont accepté de payer ces banques pour éviter les poursuites judiciaires. La justice les accusait d'avoir conseillé certaines valeurs en lesquelles leurs analystes ne croyaient pas, notamment pour obtenir des contrats pour leur branche banque d'affaires. La somme de 85 millions de dollars que paieront ensemble huit des dix banques sera dépensée sur cinq ans et alimentera un fonds placé sous la tutelle des autorités judiciaires et administré par une commission d'experts. Les programmes d'éducation à la Bourse que ce fonds subventionnera ne pourront être accompagnés d'aucune forme de publicité ou de parrainage, précisent les fonctionnaires de la Securities and Exchange Commission (SEC), l'autorité de tutelle des marchés boursiers américains. Les membres de la SEC sont déterminés à faire en sorte que l'argent soit véritablement consacré à combler le fossé entre l'accroissement des investissements en actions des Américains et leur ignorance des règles du jeux en matière de placement boursiers. « Je vois cela comme une occasion d'améliorer la culture financière », estime Cynthia Glassman, l'économiste de la SEC qui a défendu le volet éducation du règlement à l'amiable accepté par les banques. Selon certaines études, moins d'un Américain sur cinq connaît les termes financiers élémentaires et la manière dont fonctionnent la Bourse et les actions. « Il y a deux composantes importantes dans l'investissement », explique Cynthia Glassman. « L'une est de pouvoir obtenir une information précise et exacte (...). L'autre est de savoir quoi faire de cette information ». « Il faut s'assurer que l'argent sera effectivement consacré à la formation (...) et ne finisse pas dans les coffres d'une quelconque firme de lobbying », prévient pour sa part Barbara Roper, porte-parole de la Fédération des consommateurs d'Amérique.