Les réunions des commissions reprennent dès lundi prochain Les choses sérieuses commencent pour les partenaires sociaux. Gouvernement, syndicats et patronat ont tenu une première vague de réunions dans le cadre du dialogue social. Pour rappel, les partenaires sociaux avaient convenu de créer trois commissions thématiques à l'issue du premier round présidé par le chef de gouvernement, Saâd Eddine El Othmani. Il s'agit notamment d'une commission de l'amélioration des revenus, une commission du secteur privé et une commission du secteur public chargée de l'examen des questions liées à l'administration. Les premières réunions se sont déroulées dans un climat plutôt positif. Dans ce sens, la réunion de la commission du secteur privé a été marquée par la participation du ministre de l'emploi et de l'insertion professionnelle, Mohamed Yatim, ainsi que des responsables des centrales syndicales les plus représentatives et ceux de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM). Prenant la parole au cours de la réunion, le ministre de l'emploi et de l'insertion professionnelle a de nouveau réitéré l'engagement du gouvernement à faire réussir le dialogue social tout en le rendant productif puisqu'il sera notamment question de parvenir à un accord tripartite étalé sur trois ans. Le ministre s'est également félicité de la volonté de tous les partenaires sociaux de garantir la réussite du dialogue social. Pour leur part, les partenaires sociaux ont interagi positivement avec les promesses gouvernementales de tout mettre en œuvre pour aboutir à un accord. Dans les détails, les membres de ladite commission ont évoqué les points inscrits à l'ordre du jour, la méthodologie du travail et les dossiers prioritaires. Ils ont convenu de soumettre au ministère leurs propositions en perspective de la 2ème réunion de la commission. Cette-ci doit avoir lieu lundi 19 mars. Si les partenaires sociaux en sont à peine à la fixation des points à l'ordre du jour et de la méthodologie du travail, les observateurs s'attendent à des négociations difficiles concernant l'amélioration du revenu que ce soit dans le secteur public ou privé. Certaines sources affirment que le package qui sera proposé par le gouvernement comprendra notamment la hausse des allocations familiales de 100 dirhams. Cette offre était déjà mise sur la table du dialogue social ces dernières années. Alors que les règlements en vigueur amoindrissent la valeur de l'allocation versée de plus de moitié dès le quatrième enfant, l'Exécutif compte supprimer cette disposition également dans le cadre du package proposé aux partenaires sociaux. Il semble cependant que la revendication d'une baisse de l'IR (Impôt sur le revenu) ne soit pas à l'ordre du jour pour le moment. Selon nos sources, les calculs effectués montrent déjà qu'une baisse de cet impôt n'aura pas un impact significatif sur les salaires. Les syndicats comptent également défendre dans le cadre du dialogue social une hausse du salaire minimum et la création d'un nouveau grade dans la fonction publique. Une chose est sûre, le gouvernement dispose d'une marge de manoeuvre très limitée en raison du poids de la masse salariale sur les comptes de l'Etat. Le volet législatif risque d'être très présent dans les négociations entre les partenaires sociaux. Le débat sur le projet de loi organique relatif à la grève est très attendu. Les syndicats exigent le retrait du projet mais le gouvernement ne compte pas faire machine arrière malgré la pression syndicale. Cela dit, les négociations dans le cadre du dialogue social pourraient être déterminantes concernant l'avenir du projet de loi. La réforme du statut de la fonction publique pourrait également figurer sur l'ordre du jour des rounds du dialogue. Ce projet est également très attendu mais il traîne depuis quelque temps déjà. Le débat entre les syndicats et le gouvernement promet d'être très passionnant et surtout déterminant pour la suite du dialogue social. Seul bémol, le temps presse et les partenaires sociaux n'ont plus que quelques semaines pour trouver un accord.