Tout a commencé avec une plainte déposée par un investisseur étranger auprès du procureur du Roi près le Tribunal de première instance de Casablanca-Anfa… Il a suffi d'une simple plainte pour que le feuilleton Slimani – Laâfoura démarre en grande pompe. L'été dernier, la BNPJ ouvre une longue enquête sur les malversations et autres infractions commises par les deux ex-responsables de Casablanca. Incarcérés dans un premier temps avant d'êtres relâchés en compagnie de vingt-deux autres personnes, les deux compères ont été déférés quelques semaines après devant le parquet du Tribunal de première instance d'Anfa. L'enquête démarre lorsqu'un investisseur suisse installé au Maroc du nom de Jean-Victor Lovat dépose une plainte auprès du procureur du Roi près le Tribunal de première instance de Casablanca-Anfa contre quinze personnalités, dont les deux ex-patrons de Casablanca, Abdelmoughit Slimani et Abdelaziz Laâfoura. Ces derniers sont accusés d'avoir comploté contre l'homme d'affaires en montant des affaires d'émission de chèques sans provision et de l'avoir jeté en prison. Installé au Maroc depuis 1990, Lovat se lance dans la construction immobilière. En 1991, il lance son premier investissement à travers la construction de l'hôtel Oasis à Agadir. L'année suivante, il fait connaissance avec l'ex-patron de la Communauté urbaine de Casablanca (CUC), Abdelmoughit Slimani. Cousin de la femme de l'ex-ministre de l'Intérieur, Driss Basri, Slimani propose à l'investisseur suisse de se charger de la construction de l'hôtel Tivoli à Agadir. Un projet bidon, puisque les deux ex-patrons de Casablanca visent un autre objectif : manipuler l'homme d'affaires helvétique afin de l'utiliser comme couverture de plusieurs projets immobiliers relevant des marchés publics à Casablanca. Selon la déposition de ce dernier, il se retrouve impliqué à son insu dans une série d'affaires de détournements et de malversations : les fameux projets Ouled Ziane et Fouarate. C'est le début d'une longue enquête qui va mettre à jour l'implication du duo Slimani – Laâfoura dans plusieurs affaires de détournement de fonds, de mauvaise gestion des affaires communales, des fraudes dans l'attribution et la passation de marchés publics, la dilapidation de deniers publics et d'abus de pouvoir dans le but de faciliter l'obtention de financements de certains marchés particuliers. Une longue série d'affaires qui alimentent le procès le plus retentissant de ces derniers mois.