M. Zahoud énumère toutes les procédures à mettre en place et toutes les possibilités techniques à même de pouvoir juguler les problèmes et draîner de manière constructive les quantités d'eau. Dès son installation, Abdelkébir Zahoud, secrétaire d'Etat chargé de l'eau, a été propulsé au devant de la scène. Les inondations de Mohammedia et les problèmes du barrage Oued El Maleh ont été là comme pour lui signifier que son rôle est beaucoup plus important qu'on ne pouvait le penser. Il en est conscient, considérant que la politique de l'eau ne peut se faire sans que l'ensemble des intervenants aient le même interlocuteur. Comment, par exemple, peut-on avoir une vision globale du secteur si l'irrigation reste du seul ressort du ministère de l'Agriculture ? D'ailleurs c'est pour permettre au département de l'eau de faire correctement son travail qu'il a été érigé en secrétariat chargé de l'Eau et qui est appelé à superviser l'ONEP, les bassins versants et les barrages, entre autres. Dans ce sens quand on demande à M. Zahoud ce qu'il faut faire pour éviter des inondations comme celle de Mahammedia, il tient à souligner que l'on doit passer, dans la gestion de l'eau, de l'ancienne conception, qui privilégie les demandes, à une conception qui tienne compte, dans toutes les étapes, des problèmes de l'offre. Les ouvrages hydrauliques qui seront réalisés se feront en conséquence. « Dans l'immédiat, il y a lieu de commencer par répertorier les problèmes spécifiques. Tenir compte de la nature des régions. En général, il faut passer de la logique curative à une politique préventive. Ce n'est pas uniquement un problème de retenue du barrage, c'est un problème qu'il faut régler en amont ». En spécialiste de la chose, M. Zahoud énumère toutes les procédures à mettre en place et toutes les possibilités techniques à même de pouvoir juguler les problèmes et draîner de manière constructive les quantités d'eau. Concernant le cas spécifique du barrage de Ouel El Maleh, M. Zahoud rappelle que cet ouvrage est amorti sur le plan économique. Il a été construit dans les années trente. « Mais, heureusement qu'il peut toujours retenir cinq millions de m3. » Ce qu'il faut maintenant, c'est de réaliser dans les plus brefs délais, comme l'a ordonné le Souverain, le barrage de Boukarkouh, qui permettra de soulager celui de Oued El Maleh. Et de procéder aux travaux d'installation de digues et d'autres constructions techniques adéquates. Il faut dire que pour mettre la ville de Mohammedia à l'abri des inondations, il faut obligatoirement que des ouvrages de protection contre les crues soient réalisés en amont par l'Etat. Les solutions en aval ne peuvent être que des solutions d'accompagnement pour réduire au maximum les effets de crue en provenance du bassin intermédiaire (en aval de l'Oued El Maleh) et du bassin Oued Hassar. La zone en amont a connu trois épisodes pluvieux très importants. Le premier a eu lieu le 14 novembre (23 mm en moins d'une heure avec des vents violents), le second du 15 au 16 (avec 130 millimètres de pluie) et le troisième du 24 au 25 novembre 2002 (avec 60 mm d'eau tombés sur Mohammedia). Ces quantités très importantes de pluies en provenance de tout le bassin versant en amont se sont concentrées sur le barrage Oued El Maleh qui a déversé son trop plein dans un débit considérable. Il n'existe pas de barrage de protection contre les inondations sur le bassin versant de l'Oued El Maleh pour protéger la ville contre les crues. Les débits de crue de l'Oued El Maleh ont atteint cette fois-ci très largement les 480 mètres cubes par seconde à comparer à l'année dernière où il y a eu inondation avec 140 m3/s. L'espace de 24 heures, plus de 300.000 m3 de boue se sont accumulés sur la partie basse de la ville provoquant d'importants dégâts. Un autre problème qui fait l'actualité ces derniers temps, celui de l'envasement des barrages. Pour M. Zahoud, il est très coûteux de désenvaser un barrage. Cela revient presqu'au même prix de construire un nouveau barrage que d'en désenvaser un existant. Au fait, pour le secrétariat d'Etat chargé de l'eau, c'est tout un programme de mise à niveau, de repérage et de nouvelles installations qui est en cours. Avec la contribution de tous les concernés et l'implication des usagers notamment en milieu rural, la gestion rationnelle de l'eau sera vraiment effective. Pour le bien de tout le pays.