Le Conseil supérieur des Musulmans d'Allemagne fait état d'une violente campagne de menaces et d'insultes proférées contre le Conseil lui-même, au téléphone, par voie postale ou sur son adresse électronique. Les Musulmans d'Allemagne tirent un bilan négatif, concernant leur situation dans ce pays, depuis les attentats anti-américains du 11 septembre 2001. Dans un rapport rendu public récemment, le Conseil supérieur des Musulmans fait notamment état d'une violente campagne de menaces et d'insultes proférées contre le conseil lui-même, au téléphone, par voie postale ou sur son adresse électronique. Ces menaces se chiffrent à plusieurs centaines. Le courrier comprenait notamment des menaces de mort, dirigées notamment contre le président du Conseil, qui est de nationalité saoudienne. Les services de sécurité avaient, compte tenu de ces menaces, mis en place un dispositif de sécurité autour du domicile et des bureaux du président du Conseil. «Nous vengerons pour chaque Américain mort le 11 septembre 10.000 Musulmans», «rentrez chez vous, Musulmans, Hitler aurait dû brûler les Musulmans au lieu des Juifs», «ne soyez pas surpris si votre domicile et votre bureau sont incendiés», tel a été l'esprit des messages de menace envoyés au Conseil. Selon le Conseil, le parquet allemand avait décidé de clore l'enquête ouverte à la suite d'une plainte contre X déposée par le Conseil, les enquêteurs n'ayant pas pu établir l'origine des messages. Le Conseil indique que l'ensemble de «nos institutions et de nos mosquées» ont reçu de telles menaces et plusieurs musulmans, plus particulièrement les femmes voilées, avaient été victimes d'agressions verbales. Une dizaine d'agressions physiques ont été recensées. Le Conseil supérieur des Musulmans en Allemagne estime, par ailleurs, que l'ensemble du dispositif de lutte contre le terrorisme, mis en place au lendemain du 11 septembre s'appliquait de manière discriminatoire aux Musulmans et aux Arabes. Le Conseil a proposé au ministère allemand de l'Intérieur la mise en place d'un Conseil consultatif, où siègeraient notamment des représentants du Conseil, chargé d'examiner le futur statut des mosquées interdites.