Les observateurs de la scène nationale attendent avec impatience le verdict de la Haute autorité de la communication audiovisuelle (Haca) sur la polémique opposant le journal Attajdid et la chaîne 2M. Le litige porte sur la couverture faite par cette dernière d'un article paru dans ce journal sur le Tsunami. Les observateurs de la scène nationale attendent avec impatience le verdict de la Haute autorité de la communication audiovisuelle (Haca) sur la polémique opposant le journal Attajdid et la chaîne 2M. Le litige porte sur la couverture faite par cette dernière d'un article paru dans ce journal sur le Tsunami. Pour sa première prise de position, la jeune Haca a à statuer sur un problème délicat. Délicat parce que Attajdid, officiellement porte-parole du Mouvement Unicité et Réforme (MUR) et non du Parti de la justice et du développement (PJD), sert dans le fond les thèses de cette formation. C'est la face d'une même médaille. Mais cette division du travail, il est vrai astucieuse, voire vicieuse, a l'avantage de permettre aux dirigeants du PJD de dire que les articles polémistes publiés dans Attajdid ne les engagent pas en tant que formation politique. À la faveur de cette controverse qui n'en finit pas de déchaîner les passions, Attajdid, le PJD ou le MUR- c'est la même matrice- espère arracher à la Haca le même jugement pris à ce sujet par le SNPM qui condamne explicitement le reportage litigieux de la deuxième chaîne publique comme n'étant pas professionnel et dominé par un caractère qui sent “l'acharnement“ et la “provocation“. Alors que va faire l'instance des sages ? abondera-t-elle dans le même sens ou prendra-t-elle une position qui ressemblerait à une auberge espagnole où se retrouveront tous les protagonistes du conflit ? En fait, le dossier est assez complexe pour pouvoir trancher dans le fond un débat (les thèses islamistes) qui relève d'abord de la société et de la classe politique. En d'autres termes, l'institution dirigée par Ahmed Ghazali, créée d'abord pour se prononcer sur des choses techniques concernant la réglementation de l'audiovisuel comme le temps d'antenne, est face ici à une question qui transcende la querelle entre médias, un journal et une télévision en l'occurrence. Relayant certainement la pensée des gardiens du temps idéologique du MUR et partant du PJD, l'auteur de l'article d'Attajdid a écrit en gros que le Tsunami qui a frappé l'Asie du sud-est ressemble à une colère divine en raison du tourisme sexuel qui y sévit, laissant entendre que le Maroc peut subir à son tour le même châtiment. Cette vision des choses contestable péche par l'utilisation de la dimension religieuse dans l'explication des catastrophes naturelles qui suscitent naturellement chez tout être humain sain et équilibré rien d'autre qu'un sentiment de douleur et exige de sa part une action de solidarité. Surfer sur les vagues gigantesques et meurtrières de ce raz-de-marée pour signifier implicitement ou clairement à l'adresse des Marocains “C'est le Tsunami qui vous attend si vous persistez sur la voie du tourisme” est un acte pour le moins condamnable. D'où peut-être la réaction vigoureuse du journaliste de 2M. Ceux que Attajdid traite de tenants de la pensée “éradicatrice“ n'aspirent de la part des islamistes légalisés qu'à un comportement sérieux qui privilégie une manière sereine et responsable dans le traitement des problèmes ici-bas en vue de leur trouver des solutions judicieuses. Loin des envolées métaphysiques ou démagogiques.