Le ministre chargé des Affaires économiques, Talbi El Alami, et le DG adjoint du groupe Thales, François Gayet, ont signé lundi à Rabat un protocole d'accord de coopération portant sur la mise en place de filières de formation de chefs de projets marocains de haute technologie. Comment développer l'encadrement des ingénieurs marocains pour que le pays puisse disposer de véritables structures de recherche ? Enclenché depuis quelques années par l'actuel ministre des affaires générales du gouvernement, Rachid Talbi El Alami, la formule de partenariat public-privé semble accroché plusieurs groupe internationaux. Le dernier protocole d'accord signé avec le groupe français Thales s'inscrit dans cette lignée. En vertu de cette convention, une élite spécialisée sera formée dans l'encadrement technique de projets. L'ambition, à en croire les promoteurs du projet, est grande, et cette élite devra constituer à terme le noyau dur des futures structures de recherche et de développement. Car, outre la formation, l'accord vise dans une seconde phase la mise en place de véritables entités de recherche, élément qui fait cruellement défaut au Maroc. Concrètement, le protocole d'accord permettra de développer un projet du système Galileo sous-marin. Ce projet devra être, selon les responsables, commercialisé par une structure marocaine. Parallèlement, un autre accord de coopération portant sur la création d'une filière de formation de chefs de projets à logiciel temps réel a été également signé entre l'ANRT et le groupe Thales. Pilotée par ce dernier, cette formation s'appuie sur des cours magistraux avec mise en situation des étudiants dans de véritables projets de développement conduits au sein de l'incubateur. Les deux organismes ont retenu deux projets. Le premier porte sur le développement d'un système de positionnement absolu ultra-compact et compétitif (de type GPS) dans un milieu subaquatique. Ce système devra ainsi renforcer la participation du Maroc dans le cadre du Programme européen " Galileo ". Le second projet concerne le développement d'un générateur de code structuré pour des cibles «Field Programmable Gate Array» (FPGA). En décodé, ce programme vise à améliorer la productivité de développement d'applications utilisant ces technologies. Thales, pour rappel, est un groupe international d'électronique et de systèmes mettant à profit les technologies duales au service des marchés de la défense, de l'aéronautique et de la sécurité. Lancé par l'Union européenne et l'Agence spatiale européenne (ESA), Galileo, quant à lui, est un système de radio-navigation par satellite. Grâce à ce système, il sera possible dans quelques années de connaître la position exacte dans l'espace et dans le temps de toutes sortes d'objets. Ce système mondial assurera une complémentarité avec le système actuel GPS. En effet, la radio-navigation par satellite est une technologie de pointe qui résulte de l'émission, à partir de satellites, de signaux indiquant une heure d'une extrême précision. Développée depuis une trentaine d'années à des fins essentiellement militaires à l'origine, elle permet à celui qui dispose d'un récepteur de capter des signaux émis par une constellation de satellites pour déterminer très précisément à tout instant sa position dans le temps et dans l'espace. Galileo offrira ainsi des services de positionnement par satellite dont la fiabilité est grande. Ces applications sont nombreuses : il permet par exemple au randonneur de trouver son chemin, au touriste son musée ou son restaurant, au chauffeur de taxi d'arriver à la bonne adresse, etc. Ce nouveau service public mondial trouvera également de nombreuses applications professionnelles. Une nouvelle ère devra commencer…