À la suite du décès suspect d'un détenu, le 28 novembre, à la prison locale de Laâyoune, le directeur de cette prison vient d'être suspendu de ses fonctions... Le jeudi 28 novembre, un détenu, Mohamed Boucetta, 35 ans, dans la prison locale de Laâyoune est décédé. Sa famille refuse de recevoir le cadavre du défunt, en soulignant qu'il subissait des châtiments par les responsables de la prison, et demande des explications. Une enquête est ouverte dans ce sens par les autorités compétentes. Une expertise effectuée le 30 novembre dernier par le chef du centre national de médecine légale avait établi que le décès de Mohamed Boucetta a été causé par les coups et blessures qu'il a reçus sur toutes les parties de son corps. Cette expertise a été réalisée le jour même du décès sur ordre du procureur général du Roi près la Cour d'appel de Laâyoune, qui a également ordonné une enquête minutieuse et approfondie pour déterminer les causes du décès. Les investigations de la brigade nationale de police judiciaire ont révélé que les trois co-détenus mis en cause ont ligoté le défunt en l'entourant de bandelettes comme une momie, le maintenant dans cet état durant environ 15 heures, ce qui a conduit à son décès. Selon des sources judiciaires, citant les dires des interpellés, le chef de détention les a incités à agresser la victime et à l'attacher. Selon l'enquête, le comportement provocateur du défunt a été à l'origine de la réaction agressive de certains détenus qui ne supportaient plus ses agissements. L'enquête n'a pu cependant identifier personnellement les individus qui ont exercé les violences à l'origine des blessures et des contusions constatées sur le corps du défunt. Elle a conclu que les blessures de la victime relèvent de «la responsabilité collective des prisonniers et de l'administration de l'établissement à cause de sa négligence . Jeudi dernier, le directeur de la prison de Laâyoune a été suspendu de ses fonctions. Le chef de détention et trois autres prisonniers ont été déférés devant le juge d'instruction dans cette affaire.