Dessalement de l'eau de mer destinée à l'irrigation de la plaine de Chtouka La ville d'Agadir a abrité mardi une journée d'information et de sensibilisation pour le lancement du projet de partenariat public-privé pour le dessalement de l'eau de mer destinée à l'irrigation de la plaine de Chtouka sous la présidence de Aziz Akhannouch, ministre de l'agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts. Le projet Chtouka, initié par le ministère de tutelle à la demande des agriculteurs et de leurs associations, est composé de deux piliers interdépendants : la sauvegarde de la nappe de Chtouka par la mise en place du décret la concernant, et la production d'eau dessalée pour l'irrigation du périmètre irrigué, en substitution des volumes sur-prélevés sur la nappe. Premier projet de cette nature en Afrique, il s'inscrit dans le cadre d'un partenariat public-privé entre le ministère et un délégataire privé, la société Aman El Baraka. Celui-ci nécessite l'adhésion de l'ensemble des agriculteurs pratiquant des cultures à haute valeur ajoutée (exportation) à la substitution par de l'eau dessalée d'une partie de leurs prélèvements sur la nappe. En parallèle, l'Etat mettra en œuvre des programmes visant à accompagner les autres exploitants agricoles pour économiser l'eau d'irrigation et mieux la valoriser à travers une conversion aux cultures d'exportation sous serre. Une campagne de souscription est lancée en vue de faire adhérer le maximum d'agriculteurs et d'ajuster à la marge les spécifications techniques et les modalités financières sans pour autant les remettre en cause substantiellement. Ce projet d'envergure, le premier du genre, est né de la prise de conscience commune de l'ensemble des acteurs (politiques, économiques et professionnels) aux niveau local, régional et national (exploitants agricoles, élus, autorités locales, départements ministériels, ...), de la baisse alarmante de la disponibilité des ressources en eau. Le projet est initié dans la plaine de Chtouka, située à une trentaine de kilomètres au sud d'Agadir et à l'est du Parc national du Souss-Massa. Il vise à atteindre de nombreux objectifs durables, dont le premier est la préservation de la nappe phréatique de Chtouka, dont le déficit hydraulique est estimé à plus de 60 millions m3 annuellement. L'idée du projet trouve son origine dans l'étude de préfaisabilité, réalisée par le département de l'agriculture avec le soutien de la FAO, complétée par celle effectuée par l'Agence du bassin hydraulique du Souss-Massa. Ces études ont mis en exergue le fait que le projet d'irrigation dans la zone de Chtouka à partir d'une ressource en eau non conventionnelle, à savoir l'eau de mer dessalée, est indispensable en parallèle de réelles mesures de contrôle des prélèvements sur la nappe. Cette nouvelle ressource vient en substitution partielle ou totale de l'eau prélevée dans la nappe et en complément de celle du barrage Youssef Ben Tachfine pour les exploitations du périmètre public du Massa. S'inscrivant intégralement dans les objectifs stratégiques du Plan Maroc Vert (PMV), et dans les objectifs du Plan agricole régional, ce projet ambitionne essentiellement la sauvegarde des ressources en eau et leur développement, tout en garantissant le capital investi dans l'agriculture d'exportation.