Dans un contexte mondial difficile, marqué par l'incertitude politique et l'instabilité sécuritaire, les Africains sont appelés à prendre leur destin en main et de réfléchir ensemble aux problèmes posés au continent, notamment en matière de migration, a affirmé, mercredi à Skhirate, le ministre délégué chargé des Marocains résidant à l'étranger et des affaires de la migration, Abdelkrim Benatiq. «La migration n'est pas un problème posé qu'à un seul Etat, ni à une seule région ou continent. C'est un phénomène global et une responsabilité collective et partagée», a indiqué M. Benatiq qui s'exprimait à la clôture des travaux de la «Retraite régionale sur la migration», estimant que cette retraite va permettre aux Africains de parvenir à des solutions concrètes et opérationnelles à la question de la migration «inventées par les Africains et pour les Africains» et ce, dans le cadre de l'élaboration du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, qui devra être adopté en 2018. «La migration est un levier de développement et de croissance à condition que les décideurs sachent affronter les problèmes sans les dramatiser», a souligné le ministre, notant que sur les 32 millions de migrants africains dans le monde, 16 millions ont choisi de résider et de vivre à l'intérieur même de l'Afrique. Il a rappelé, à cet égard, que le Maroc avait plaidé en 2013 pour la création d'une Alliance africaine pour la migration et le développement en tant qu'outil de concertation au sujet des questions migratoires, faisant observer qu'au moment où d'autres pays sont «restés figés, otages des réactions identitaires (…) et de rejet politique», le Royaume, grâce à la vision éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, a embrassé l'intégration comme «une valeur ajoutée, une chance pour l'avenir». Etalée sur trois jours (du 30 octobre au 1er novembre), cette retraite avait pour objectif d'élaborer, avant le prochain Sommet de l'Union Africaine (UA), un «agenda africain sur la migration» qui se déclinera en feuille de route. La retraite, qui a rassemblé les Etats africains, a permis d'entamer les consultations avec les Etats et les structures concernées afin de préparer cet agenda.