Une célébration au goût de la renommée de la journée nationale de la femme «Une journée nationale de la femme ?». Une telle interrogation posée par une femme à la rédactrice de ces lignes prouve que cette fête célébrée le 10 octobre n'est pas assez connue. Le constat s'est confirmé davantage, mardi à Rabat, lorsque le chef de gouvernement a indiqué lors de la 3ème édition du Prix Tamayuz que «la journée nationale de la femme n'est pas assez connue. Nous devons contribuer à sa renommée afin que ce soit une vraie journée nationale». Et il a raison ! Les aspirations de Saadeddine El Othmani A propos de ce Prix initié par le ministère de la solidarité, de la femme, de la famille et du développement social, le chef de gouvernement estime que cette initiative est «distinguée». Il se félicite, par l'occasion, du choix du thème de la création de l'entreprise féminine qui est «judicieux» à ses yeux. «J'espère que nous aurons dans l'avenir des femmes chercheures qui brillent en recherche scientifique et elles sont nombreuses, mais elles ne sont pas connues tout le monde», enchaîne M. El Othmani. Il évoque également la femme migrante qui intègre des centres de recherches à l'étranger. «Il faut les mettre à l'honneur», estime-t-il. Le chef de gouvernement continue aussi sur sa lancée d'aspirations. «Nous devons nous armer d'espoir et de confiance en notre pays», enchaîne-t-il. Le premier Prix est remporté par Fatima Zahra Beraich, chef de l'entreprise biotechnologique Biodome que M. El Othmani ne manque pas de féliciter pour son projet innovant en énergies renouvelables. La 2ème gagnante étant Aicha Aarabi, chef de l'entreprise A2R, spécialisée en produits cosmétiques naturels marocains. Quant au 3ème prix, il est partagé ex æquo entre Wafa Kiran pour son projet Zine&Zwine, qui consiste à créer des objets de décoration destinés aux professionnels, promoteurs, architectes et particuliers, et Zineb Zaki, gérante et co-fondatrice du portail m3alem.com destiné aux artisans afin de les aider à trouver des opportunités de travail. Cela étant, la cérémonie de remise des prix est marquée par des moments de joie voire de vérité. Les défis Hakkaoui «Nous faisons plus que notre mieux pour mettre les attentes et ambitions de la femme marocaine au centre de nos préoccupations», estime la ministre de la solidarité, de la femme, de la famille et du développement social. «Nous nous excusons», enchaîne-t-elle en allusion aux éventuels manquements quant au traitement des sujets ayant trait à la femme. Bassima Hakkaoui évoque également le programme «Ikram» dont l'objectif est de propager les principes d'égalité et lutter contre la discrimination voire permettre aux femmes l'accès à l'éducation et aux soins de santé ainsi qu'au marché de l'emploi. «Le recul des taux d'employabilité des femmes est désolant» estime-t-elle. Selon ses dires, l'entreprise féminine ne dépasse pas 10%. Elle rappelle également l'arsenal juridique dont la publication de la loi relative à l'équité et la lutte contre les formes de discrimination. «Nous attendons l'approbation du projet de loi relatif à la violence à l'égard de la femme afin de compléter le système de protection», poursuit-elle. Aussi, la ministre est consciente des difficultés qui jalonnent l'entreprise féminine, notamment en termes de financement et de gestion. «C'est pourquoi nous avons décidé dans le ministère d'intégrer, dans le cadre d'Ikram II, un programme de l'autonomisation économique de la femme», ajoute Mme Hakkaoui. De plus, son département envisage, à travers d'autres programmes, de lutter contre les stéréotypes entravant l'évolution de l'entreprise féminine.