Malgré les avertissements qui lui ont été adressés par la communauté internationale, l'Algérie continue de refuser de signer le protocole additionnel de l'AIEA qui permettrait à cette agence de contrôler les activités de ses deux centrales nucléaires. L'Algérie est appelée à se conformer à la légalité internationale en matière d'énergie nucléaire et à signer le protocole additionnel de l'Agence internationale de l'énergie nucléaire (AIEA) afin de permettre à cette organisation internationale de contrôler les activités de ses deux centrales nucléaires. Après plusieurs avertissements adressés par la communauté internationale au pouvoir algérien pour qu'il adhère à ce protocole, les principaux pays nucléaires à savoir les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne et la Russie ont dernièrement rappelé Alger à l'ordre en lui exigeant une adhésion sans délai au protocole additionnel. Une demande qui a bouleversé les calculs des décideurs algériens qui comptent prolonger au maximum la période de non-contrôle de leurs installations nucléaires ce qui menace sérieusement la stabilité et la paix de la région. Une menace qui s'était accrue depuis que l'Algérie a procédé à l'augmentation de la capacité de sa centrale nucléaire d'Oussara grâce à la coopération du gouvernement chinois. Rappelons qu'à l'occasion de la visite effectuée, il y a une année, du président de la république populaire de Chine, Hu Jintao, à Alger les deux pays avaient signé un "Accord de coopération technologique" selon les termes duquel, Pékin a aidé l'Algérie à augmenter la puissance de la centrale d'Oussara pour qu'elle passe de 15 à 60 mégawatts. Une augmentation de puissance qui lui permettrait de produire des quantités suffisantes de plutonium qui peut servir à des fins militaires s'il n'est pas contrôlé par l'AIEA. Rappelons que l'Algérie possède deux centrales nucléaires dont les réacteurs ont été fournis par la Chine populaire. Il s'agit du réacteur "Essalam" (La paix) construit dans la région d'Ain Oussara située à quelque 150 kilomètres au sud de la capitale algérienne, et du réacteur dit "Annour" (lumière) situé à Douira. Sachant que ce dernier a été construit par une entreprise argentine, il est d'une faible capacité et sa puissance ne dépasse pas "un mégawatt". Il ne constitue donc aucune menace puisqu'il ne peut pas produire des quantités suffisantes de plutonium. Pour ce qui est de la centrale d'Oussara, les experts de l'AIEA considèrent qu'elle constitue une menace réelle à la sécurité dans la région. Car, contrairement à celle de Douira, elle a été construite dans un objectif militaire. D'ailleurs, dès son inauguration, vers la fin de l'année 1993, elle a soulevé plusieurs questions de la part des pays de la Méditerranée et ce pour plusieurs raisons. D'abord, son réacteur avait à l'origine une capacité de 15 mégawatts ce qui lui permettait déjà de produire annuellement jusqu'à cinq kilogrammes de plutonium destiné à des fins militaires. Ce qui signifie, selon les experts des services de renseignements occidentaux, que l'Algérie peut fabriquer une bombe nucléaire par an. Une préoccupation renforcée par le fait que la centrale d'Oussara est dotée des laboratoires et de la technologie nécessaires à la transformation du plutonium. En 1995, un rapport élaboré par une commission de l'AIEA qui avait effectué une mission d'inspection sur le site de cette centrale avait affirmé la découverte de plus de trois kilogrammes d'uranium enrichi ainsi que d'autres dérivés nucléaires dont les autorités algériennes n'avaient pas informé de l'existence. Une découverte qui avait été à l'origine du premier conflit entre l'Agence onusienne et Alger. D'un autre côté, les experts internationaux avaient constaté que les cheminées de refroidissement de cette centrale dite de "la paix" sont très grandes par rapport à la capacité officielle du réacteur à savoir 15 mégawatts. Ce qui signifie qu'elle pouvait être dotée d'un réacteur allant jusqu'à 60 mégawatts. C'est ce qui a eu lieu dernièrement grâce à la coopération chinoise. Par ailleurs, les observateurs et les centrales d'intelligence des pays occidentaux ont fait remarquer dans plusieurs rapports que la centrale est protégée par des batteries de lancement de missiles SAM de grande portée. Ce qui signifie que le pouvoir algérien la considère comme un site militaire hautement protégé. Une situation qui préoccupe davantage les services d'intelligence des Etats-Unis, de la France et de l'Espagne. Outre les multiples rapports de la CIA dont les fameuses conclusions du rapport Sokolsky, les services espagnols ont, à maintes reprises, sonné l'alarme quant à la menace nucléaire algérienne. En 1998, le Centre National d'Intelligence (services secrets espagnols) avait affirmé que l'Algérie était en mesure d'accéder à l'arme nucléaire dès l'année 2000. "Le programme nucléaire algérien conçu à son origine dans un objectif clairement militaire, continue à se doter des installations nécessaires pour effectuer toutes les activités relatives au cycle de production du plutonium de degré militaire et qui constitue un élément-clé dans tout programme d'armement nucléaire", disait un rapport du CNI dont certains passages avaient été publiés par la presse espagnole. Aujourd'hui, la situation devient de plus en plus alarmante puisque le pouvoir algérien refuse de signer le Protocole additionnel de l'AIEA qui permettrait à cette agence d'effectuer des visites inopinées d'inspection dans les deux centrales nucléaires algériennes. Un refus qui signifie qu'Alger veut cacher à la communauté internationale ses activités dans le domaine nucléaire.