Le retard marqué dans le déblocage des subventions allouées habituellement aux semences a généré une hausse de leurs tarifs de vente. Cela a provoqué une baisse des achats de la part des agriculteurs. Une situation qui ne peut être que pénalisante pour l'agriculture marocaine, notamment pour les cultures céréalières. Un expert a déjà dit que les subventions sont les béquilles de l'agriculture. Au Maroc notamment, ce secteur ne pouvait survivre sans cet apport de l'Etat qui a continué à incarner pendant plus de deux décennies le rôle de l'Etat-providence essentiellement au profit des cultures céréalières. Seulement, une anomalie dans le déblocage de la subvention des semences sélectionnées a été constatée cette année provoquant la grogne dans le milieu des céréalicultures. Au sein des 400 Centres de travaux rattachés au ministère de l'Agriculture, une note de service rédigée par la Sonacos (Société nationale de la commercialisation des semences) indique que « les prix de vente de semences restent provisoires en attendant que le ministère de l'Agriculture décide de l'octroi des subventions habituellement attribuées». Un retard dans le déblocage des fonds de la part du ministère des Finances qui s'est traduit par une hausse moyenne de plus de 20DH par quintal. Les tarifs proposés sont de 405 DH pour le blé tendre, 435DH pour le blé dur et 335DH pour l'orge, tous concernent la première reproduction. Les deuxièmes reproductions et les semences dites standards sont quant à elles, proposées à des prix légèrement moins chers. La hausse des prix constitue, en effet, un facteur parmi tant d'autres qui expliquent la faible pénétration de l'utilisation des semences sélectionnées. Son taux varie entre 12% et 18% des besoins réels en la matière. Le ministère de l'Agriculture espère le hisser aux alentours de 30%. Cet objectif demeure difficile à atteindre compte tenu de la nature des exploitations agricoles dont la majorité varie entre 1 et 5 hectares. Même dans des domaines où les semences sont utilisées, une incompatibilité entre la procédure d'utilisation idoine et la méthode pratiquée est relevée. Et pour cause, ces mêmes exploitations n'ont pas recours aux services d'un expert en la matière préférant, pour des raisons économiques se référer à leurs propres connaissances. Selon les informations communiquées par la Sonacos, l'Etat produit annuellement entre 500.000 et 900.000 quintaux de semences sélectionnées annuellement. Au mois de novembre de l'année en cours, les ventes globales ont été de l'ordre de 180.400 quintaux ventilées à raison de 130.000 quintaux environ pour le blé tendre, 48.200 pour le blé dur et 2.300 pour l'orge. Ces chiffres confortent la thèse, selon laquelle une baisse notable est enregistrée au cours de cette année. Ses conséquences ne seront que négatives sur la production céréalière.