Les patrouilles au large du détroit de Gibraltar parviennent non seulement à limiter l'immigration clandestine, mais aussi le trafic de drogue par zodiaques. le durcissement des mesures douanières de contrôle donne des résultats spectaculaires. D'une pierre deux coups. Censées uniquement améliorer les mesures de contrôle afin de lutter contre l'immigration clandestine, les patrouilles de la Gendarmerie royale et de la Garde civile espagnole, menées depuis l'été dernier au large du détroit de Gibraltar, semblent avoir à atteindre un double objectif. Non seulement celui de limiter le nombre des candidats à l'immigration clandestine dont le succès est rendu plus difficile chaque jour, mais aussi tout un trafic. Celui de la drogue. Un constat que nous révèlent les dernières grosses prises de chira, opérées par la Gendarmerie royale et les services de douanes. Des prises dont la méthode même d'acheminement vers l'Europe par les barons de drogue semble avoir subi quelques modifications. Une bonne quantité de cette marchandise illicite passe désormais par les différents ports du Royaume chargée dans des zodiaques. Malgré leur grande vitesse, les zodiaques sont facilement repérables. Ils ne font donc plus l'affaire. Se rabattant sur les ports, les barons de drogue sont loin d'être au bout de leurs peines. Le durcissement des mesures douanières de contrôle donne lieu à des résultats spectaculaires. En témoignent les dernières informations relayant les différentes opérations de lutte contre ce trafic. Parmi elles, figure la saisie, le jeudi 23 décembre dernier, par les services des douanes, de quelque 7,697 tonnes de chira dans une station de conditionnement d'agrumes, située dans la commune de Slimania (7 km de la ville de Berkane). Selon la direction régionale des douanes du Nord-est, la drogue saisie, d'une valeur marchande de 77 millions de DH, a été transportée dans deux fourgons portant de fausses plaques minéralogiques jusqu'à la station de conditionnement en question et devait être dissimulée dans des chargements de clémentine destinés à l'exportation, via le port de Nador. Rien que cette année, près de 14 tonnes de chira ont été saisies au niveau du champ d'action de la direction régionale des douanes du Nord-est. Autre information du même genre, la saisie, le lundi 20 décembre, de près de 7 tonnes de drogue au port de Casablanca. D'une valeur de 67,950 millions de dirhams, cette quantité, un record en quatre ans, était dissimulée dans 418 des 2.646 barils contenant de la pâte à modeler. Largement moins importante, mais tout aussi révélatrice, la saisie, le mardi 14 décembre, de 500 kilogrammes de chira au Port de Tanger. Une quantité emmagasinée à bord d'un camion TIR qui s'apprêtait à embarquer vers Algésiras. Lors d'un contrôle dans l'aire d'embarquement, les éléments de la police du port ont suspecté le chargement de primeurs d'un camion TIR immatriculé en Espagne. La marchandise débarquée, les éléments de la police du port ont dû recourir aux chalumeaux pour enlever le plancher métallique de la remorque et dénicher la cache où la drogue était soigneusement dissimulée. Des efforts qui s'ajoutent à d'autres, notamment dans les endroits et régions du Nord où la drogue est stockée. Les grosses prises de drogue opérées par la Gendarmerie royale de Tanger se poursuivent dans plusieurs localités montagneuses des provinces du Nord avec une nouvelle saisie de 5 tonnes de cannabis en tige, effectuée, samedi dernier, aux environs de Ksar-El-kébir. Mais les plus grosses prises, c'est aux ports qu'elles ont lieu. La plus importante cette année a été réalisée le 30 novembre dernier lorsque la police du port a intercepté une remorque avec 10 tonnes 358 kg de chira dissimulées dans un chargement de tissu. Depuis le 1er janvier, les saisies opérées par la police du port de Tanger ont totalisé une quantité de 29 tonnes de chira.