Le refus de l'AS Nancy-Lorraine de libérer l'international olympique marocain Moncef Zerka, pour la rencontre contre l'Ethiopie dimanche prochain, suscite plusieurs réactions. La FRMF a porté l'affaire devant la CAF et la FIFA. Cette dernière a finalement statué mercredi en faveur du club français. Dimanche prochain face à l'Ethiopie, la sélection olympique nationale jouera sans l'un de ses attaquants, Moncef Zerka en l'occurrence. L'AS Nancy-Lorraine, le club pour lequel le Marocain joue a refusé de le libérer. L'argument du club français est simple : le match contre l'Ethiopie, comptant pour les éliminatoires des Jeux Olympiques de 2004, n'est pas inscrit au programme de la Fédération internationale. «Nous ne sommes pas d'accord pour libérer le joueur concerné car bien qu'étant des matches internationaux, les rencontres n'ont pas été fixées selon le calendrier FIFA. Ce calendrier FIFA comporte 12 rencontres, et aucun des six matches du tour préliminaire pour les JO n'ont lieu à ces dates», a déclaré à Reuters Gérard Barentin, manager de l'ASNL. «Il faut ajouter que le joueur sera absent lors de la CAN (Coupe d'Afrique des Nations), des JO, et du calendrier international habituel, ça fait beaucoup. Sans polémiquer : il y a sans doute un problème de règlement». La réaction marocaine ne s'est pas fait attendre. La Fédération royale marocaine de football a d'ores et déjà saisi la Fédération internationale en plus de la Confédération africaine de football. Hier matin au Caire, l'affaire Moncef Zerka était à l'ordre du jour d'une réunion de la commission des compétitions de la CAF, à laquelle le membre fédéral Karim Alem a pris part. Le Marocain n'est pas le seul concerné. D'autres internationaux africains ont également été empêchés de rejoindre leurs sélections nationales pour les matches de ce week-end, l'Egyptien Mido qui évolue à l'Olympique Marseille, l'Ivoirien François Zoko et le Sénégalais Pape Diakhaté, tous deux sociétaires de l'ASNL entre autres. Mercredi également la Fédération internationale a rendu public un communiqué donnant raison au club français. Mohamed Moufid, secrétaire général de la FRMF, qui est également présent au Caire, estime qu'il ne faut pas tenir rigueur au club français. «Nous avons porté l'affaire devant les instances internationales pour permettre à ce joueur, et d'autres pour qui le problème pourrait se poser dans l'avenir, d'intégrer la sélection olympique s'ils sont convoqués pour les matches éliminatoires restants», estime-t-il. L'attaquant-vedette des olympiques, Jaouad Zaïri, vit la même situation que son co-équipier Zerka. Blessé et donc indisponible pour la rencontre face à l'Ethiopie, le sociétaire du FC Sochaux pourrait se voir refuser le droit de rejoindre la sélection de Mustapha Madih pour les autres matches de ce tour de qualifications aux J.O. d'Athènes, programmés les 20 décembre, 3 janvier, 21 février et 27 mars). A travers ces incidents qui ont privé plusieurs sélections africaines de joueurs titulaires, c'est le problème de la programmation des compétitions qui se pose avec acuité. Le calendrier de compétition internationale mis en place par la FIFA pour les saisons 2002, 2003 et 2004 et qui est entré en vigueur le 1er janvier 2002 visait essentiellement de garantir aux associations nationales la mise à disposition des joueurs concernés lorsqu'elle fixe des matchs de compétition ou amicaux aux dates précises fixées dans ce calendrie. Pour ces dates, les joueurs doivent être mis à disposition sans condition par les clubs concernés (circulaire FIFA n° 792 du 21 décembre 2001). Pour 2003, la FIFA a retenu douze dates pour les matchs internationaux, mais qui ne comprennent pas les rencontres comptant pour les éliminatoires olympiques, même si la Fédération internationale les a considérés comme des rencontres officielles (circulaire FIFA n° 769 du 24 août 2001). Les fédérations africaines concernées attendent donc que la CAF, en premier lieu, et la FIFA en dernier recours, puissent régler ce différend qui envenime leurs relations avec les clubs français surtout. «Nous ne sommes pas à la base hostiles à ce que les joueurs partent en sélection», a précisé Jean-Claude Plessis, le président sochalien, même si «avec les changements de climats, les heures d'avion et tout le reste, je ne sais pas si tout cela est très profitable».