Après quatre journées de GNF I, le KACM, qui traverse une grave crise financière, occupe la 12ème place avec trois points. Son président, Abdelmoumen Jaouhari dévoile les détails. Entretien. Aujourd'hui Le Maroc : Quelle est l'origine de la crise financière que traverse le KACM ? Abdelmoumen Jaouhari : La crise s'est installée depuis longtemps. Elle s'aggrave de jour en jour du fait de l'inaction des composantes de la société civile de la ville de Marrakech. La Communauté urbaine de Marrakech menace de fermer le centre de formation du Kawkab. Et pas plus tard que cette semaine, la commune de Sidi Youssef Ben Ali a fait une descente, et c'est le cas de le dire, au club House du KACM. Au cours de cette descente, un mur a été édifié à l'intérieur du centre laissant deux joueurs emprisonnés à l'intérieur pendant plusieurs heures. Il a fallu l'intervention du gouverneur et du procureur du Roi pour mettre fin à cette mascarade. Le déficit du KACM s'élève à combien? Actuellement, il est de l'ordre de 1.300.000 DH. Quand nous avions présenté le rapport financier du club lors de l'assemblée générale, il ne dépassait pas un million. Vous voyez bien qu'il s'est aggravé de 300.000DH. Comment cette crise influe-t-elle sur la prestation du KACM en championnat? Cette crise a un impact direct sur le parcours du club en championnat. Premièrement, elle fait que le club est dans l'incapacité d'honorer ses engagements envers ses joueurs. En plus, le club en manque d'argent ne peut plus recruter de nouveaux joueurs pour rajeunir ses effectifs. Pour rajeunir notre formation, nous avons eu recours uniquement aux jeunes du centre de formation du KACM. Le KACM vit actuellement avec le concours d'un seul sponsor ? Nous avons enregistré avec beaucoup de dépit le départ de la COMANAV. La Kawkab n'est pas le seul club national à vivre cette situation. De plus en plus d'entreprises se désengagent du sponsoring d'équipes sportives. Qu'est ce que les pouvoirs publics ont prévu à la place ? Auparavant, nous déposions de deux millions de dirhams. Avec le départ de la COMANAV, nous ne disposons plus que de 500.000 dirhams de Barid Al Maghrib. Dans un communiqué, le KACM se plaint du mauvais arbitrage, de quoi s'agit-il exactement ? Nous n'avons pas cédé à une impulsion. Cela fait deux années que le Kawkab subit stoïquement les assauts du mauvais arbitrage. Nous avons protesté à plusieurs reprises d'une manière civilisée. Il n'y a eu aucune suite à nos protestations. Nous avons donc pris la décision de ne plus jouer un match qui sera officié par les deux arbitres Ramsis et Guezzaz. Nous refusons également qu'ils officient une rencontre dont le résultat nous touche directement. Quelle a été la réponse de la FRMF ? La Commission d'arbitrage au sein de la FRMF n'a pas pris position officiellement dans cette affaire. Nous savons seulement que l'arbitre Ramsis n'a pas été désigné depuis. S'agit-il d'une punition de la part de la commission, Le KACM a été le premier club à vouloir appliquer un système professionnel à la pratique footbalistique, ce projet est-il toujours d'actualité ? Nous avons été, au sein du Kawkab, les premiers à appeler à une professionnalisation du football au Maroc. Depuis qu'il a été question de la volonté de mettre en pratique ce projet, plusieurs problèmes ont surgi, essentiellement en ce qui concerne le timing. Pour qu'un tel projet aboutisse, il faut, primo, s'engager dans une période de pré-professionnalisme et de mise à niveau. Après quatre ou cinq ans, on pourrait alors nous engager dans le professionnalisme au vrai sens du terme. Le KACM a été partie prenante dans l'élaboration, il le sera aussi dans l'application de ce projet. Qu'en est-il du différent entre le KACM et la Marocaine des Jeux et des Sports? N'importe quel système de pari sportif doit profiter à la pratique sportive, essentiellement les clubs. C'est dans ce sens-là que le KACM a soulevé la question des revenus des paris sportifs au Maroc. Nous parlons de crise financière au sein de plusieurs clubs du championnat. Voici une solution. L'argent du football doit revenir aux clubs en premier lieu.