Ils sont obligés de rejoindre leurs postes dans les cinq jours suivant leur nomination Dernière ligne droite pour l'affectation des enseignants contractuels. Ces derniers devraient très prochainement entrer en fonction. Selon Mohamed Benzerhouni, directeur chargé des ressources humaines et de la formation des cadres au ministère de l'éducation nationale et de la formation professionnelle, les Académies régionales de l'éducation et de formation (AREF) ont amorcé l'opération liée aux envois des lettres de recrutement par voie contractuelle suite au visa des contrats de recrutement par les contrôleurs d'Etat relevant du ministère de l'économie et des finances. Cette mesure fait suite à la lettre ministérielle n°26/17 datée du 18 janvier portant sur la finalisation des opérations liées au recrutement par contrat. «La prise effective de leurs fonctions se fera dès la réception de leurs lettres d'affectation provisoire», signale M. Benzerhouni sans donner de date fixe. Des sanctions pour les retardataires En cas de retard dans leur prise de fonction, des sanctions sont prévues. «Le contrat sera résilié si l'intéressé ne rejoint pas son poste d'affectation dans les cinq jours suivant sa nomination», indique-t-il. Les contrats sont conclus pour une durée de deux années maximum. Au cours de la 2ème année, les enseignants contractuels sont soumis à un examen de qualification professionnelle organisé en quatre sessions maximum. Les contrats des enseignants admis à l'examen en question ont une durée d'une année renouvelable par tacite reconduction à condition de respecter les obligations contractuelles. Les enseignants doivent s'acquitter des obligations telles qu'elles sont prévues dans l'article 13 de la décision conjointe n° 7259 du 7 octobre 2016. Ils ne doivent pas faire l'objet d'une condamnation à peine afflictive ou infamante, ne pas se rendre coupable d'une faute professionnelle grave et ne pas travailler pour le compte d'un tiers. Les affectations couvrent l'ensemble du territoire national. Cela dit, les plus massives concernent les AREF de Marrakech-Safi, Casablanca-Settat, Rabat-Salé-Kénitra, Tanger-Tétouan-Al Hoceima et Fès–Meknès. Les mathématiques, les sciences de la vie et de la terre, le français et l'arabe ainsi que les sciences sociales figurent parmi les matières où l'on a fait le plus appel aux contractuels. Pour ce qui est de leur salaire, il sera similaire à celui des enseignants qui relèvent du département de l'éducation nationale et qui sont classés à l'échelle 10 échelon un (1). Leurs rémunérations sont imputées annuellement sur les budgets des AREF. Par ailleurs, il faut relever que les enseignants contractuels bénéficieront de sessions de formation organisées par le département de l'éducation nationale. «Une formation à distance leur permettra de renforcer leurs compétences dans le métier d'enseignement de façon relativement autonome, avec des contraintes minimales d'horaire et de déplacement, et avec le soutien à distance de personnes-ressources», précise le directeur chargé des ressources humaines et de la formation des cadres. Une formation est également prévue au niveau des établissements scolaires à travers un accompagnement des enseignants coachs et des inspecteurs pédagogiques relevant du département. Enfin, des sessions de formation auront lieu dans les Centres régionaux des métiers de l'éducation et de la formation (CRMEF). La pénurie d'enseignants s'aggrave La situation n'est pas nouvelle mais elle se dégrade d'année en année. Le secteur fait face à une pénurie d'enseignants qui s'explique par le départ des professeurs à la retraite et la retraite anticipée. Si le nombre d'élèves a connu une hausse de 3,3% pour atteindre 6,95 millions durant l'année scolaire 2016-2017, ce n'est pas le cas du nombre d'enseignants qui a accusé une baisse de 5,6% pour atteindre 210.367 contre 222.736 une année auparavant. Cette baisse concerne aussi bien le primaire (-5,6%) que le secondaire collégial (-5,7%) et le secondaire qualifiant (-5,2%). Il faut rappeler que cette pénurie d'enseignants avait été prédite en 2006 par l'Unesco. Dans un rapport, l'organisme des Nations Unies avait fait état d'un manque d'enseignants lors de la prochaine décennie dans plusieurs pays arabes, en l'occurrence le Maroc. Les auteurs du document avaient préconisé l'augmentation du corps enseignant de 26% en moins de dix ans pour que cette pénurie soit évitée.