Le retard enregistré dans les sciences humaines et sociales émane principalement d'un manque d'organisation et de volonté des universités. Le centre Jacques Berque a organisé mardi à Rabat une table ronde sur «les sciences humaines, ouverture et développement solidaire» Lors de cette rencontre, animée par des chercheurs sociologues marocains et maghrébins, les débats ont été focalisés sur l'utilité des sciences humaines dans le contexte contemporain de la mondialisation et de la construction euro-méditerranéenne ainsi que des perspectives euro-maghrébines à ouvrir. Dans ce cadre, le directeur du centre, Nadir Boumaza, a souligné que « le retard enregistré dans les sciences humaines et sociales émane principalement d'un manque d'organisation et de volonté des universités ». Et d'ajouter que pour promouvoir les recherches dans ce domaine dans la région du Maghreb, il est nécessaire d'adopter une approche facilitant aux sociologues l'accès à l'information, d'élaborer des recherches conjointes, d'éditer leurs résultats et de renforcer les équipements de la recherche. De son côté, Mekki Bentahar, sociologue et professeur à l'Université Mohammed V de Rabat, a planché sur les causes provoquant la crise des sciences sociales au Maroc. Crise qu'il impute au type de formation prodiguée aux étudiants en sociologie. Dans le même ordre d'idées, Mohamed Naciri, enseignant à l'Institut agronomique et vétérinaire, Université Hassan II, a évoqué la crise que vivent actuellement les sciences sociales au Maroc qui, selon lui, n'ont pas la place qu'elles méritent chez les politiques. Pour sa part, Abdelkader Zghal, chercheur sociologue tunisien, a donné un aperçu sur la constitution des sciences sociales au Maghreb, après l'indépendance. Il a souligné que «les sciences sociales ne peuvent se constituer comme espace de vérité, étant donné que tout est dé-passable dans ce domaine de la recherche».«Il est impossible de répondre aux besoins des sciences sociales dans le cadre du processus d'arabisation telle qu'appliquée dans le monde arabe », a-t-il ajouté.