Des dizaines de milliers de personnes ont marché mercredi pour la paix en Colombie, dont plus de 50.000 à Bogota, aux côtés d'indigènes et de victimes du conflit armé. « Des accords maintenant! » scandaient les manifestants pendant cette « Marche des fleurs » réclamant une issue à la crise suscitée par le rejet, lors du référendum du 2 octobre, du pacte de paix signé avec la guérilla marxiste des Farc. De chaque côté du cortège, qui s'est étiré sur plusieurs kilomètres jusqu'à la place Bolivar au coeur de la capitale, des milliers de bénévoles ont formé une haie d'honneur pour offrir des roses et des oeillets blancs aux indigènes et aux victimes qui défilaient. Le scrutin du 2 octobre a été marqué par une abstention record de plus de 62% et le « non » l'a emporté, à la surprise générale, à 50,2%. En convoquant ce référendum, non obligatoire, le président Juan Manuel Santos entendait donner une plus large légitimité à l'accord de paix signé le 26 septembre avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), nées en 1964 d'une insurrection paysanne. Avec les victimes du conflit, 6.000 indigènes de la centaine d'ethnies que compte la Colombie étaient les invités d'honneur de cette marche organisée en cette « Journée de la race » par laquelle les Indiens d'Amérique latine marquent chaque 12 octobre, date anniversaire de la découverte du continent en 1492 par Christophe Colomb.