Durant deux jours, Doha sera au cœur d'un séminaire international qui débattra de la question de la protection et de la promotion de la famille. La conférence internationale sur la famille a entamé, hier, ses travaux à Doha, la capitale du Qatar. Plusieurs responsables venus du monde entier se sont donné rendez-vous les 29 et 30 novembre afin de discuter de l'importance de la famille, en tant que cellule de base de toute société. Cette rencontre internationale s'est tenue sous le patronage de Cheikha Mouza, épouse du Cheikh Hamad, émir du Qatar. La conférence internationale sur la famille est la consécration d'une série de rencontres internationales qui se sont déroulées à Mexico, Stokcholm, Genève et Kuala Lumpur, dans le cadre de l'Année de la famille décrétée par l'ONU. '' Cette Conférence n'est pas une fin en soi'', a souligné Cheikha Mouza lors de son allocution à laquelle ont participé, Mahatir Mohamad, ancien Premier ministre de la Malaisie, Amr Moussa, secrétaire général de la Ligue arabe, le Pape Chenoda III de l'église copte ainsi que le rabbin Daniel Lapin, fondateur et président de la Toward Tradition aux Etats-Unis. Lors de la cérémonie d'ouverture de la Conférence, des versets du Coran, de la Bible et de la Thora ont été lus devant des dizaines de participants. Il est apparu clairement que les autorités du Qatar ont voulu donner à cette rencontre une portée réellement internationale, puisque les trois religions monothéistes ont été représentées lors de la Conférence. L'ensemble des participants ont insisté sur l'importance de la famille, et sa sacralité. En ce sens que la lutte contre la pauvreté et l'analphabétisme ne suffit absolument pas. ''Les dangers qui guettent la structure et la solidité familiale sont nombreux'', a souligné Youssouf El Karadaoui, savant musulman installé au Qatar. A noter que la nouvelle vision du Qatar consiste à élargir le champ des libertés et de mouvement des femmes qataries, au sein de la société afin de leur permettre d'accéder à des postes de responsabilités gouvernementaux. C'est ainsi que le Qatar a parcouru d'énormes distances en matière sociale comparativement à d'autres pays du Golfe. Le pays compte une ministre femme et plusieurs députées. La très forte présence féminine dans les instances organisatrices de la Conférence de Doha est sans doute un élément révélateur du rôle central que la gent féminine joue dans ce pays. Il suffit de rappeler que le taux de scolarisation des filles est nettement plus élevé que celui des garçons. Bien évidemment, ce constat est le fruit d'une véritable mutation des mentalités initiée par les plus hautes instances du Qatar il y a moins de dix ans. Ce qui fait dire à des observateurs étrangers installés au Qatar que cet émirat a réalisé en quelques années ce que d'autres pays de la même région n'ont pas pu réussir en plusieurs décades. Toutefois, la situation de la femme et son statut au Qatar va certainement évoluer. Rien n'est gagné d'avance. Au Qatar, il est réellement très rare de trouver des portraits de femmes sur les colonnes d'un journal. Le visage de la femme est toujours considéré comme une intimité qu'on ne partage pas facilement. Lors de son allocution, Cheikha Mouza a proposé d'inscrire dans le texte de la déclaration finale de la Conférence, qui clôturera ses travaux cet après-midi, la création d'un Centre de recherches et études sur la famille. Cette institution aura pour mission, entre autres, de veiller à ce que les idées développées par les conférenciers ne soient pas de simples vœux pieux.