La pilule miracle du "plan Fourtou" est un recentrage total sur l'«entertainment»: les loisirs et les médias audiovisuels en perspective, une partie de poker entre Vivendi et Vodafone. «Savez-vous qu'il n'existe aucun médicament qui soigne le rhume?» C'est ainsi que le P-DG Jean-René Fourtou a débuté son intervention devant la presse ce 25 septembre au siège de Vivendi Universal. Personne n'a oublié que Fourtou est un as de la restructuration et qu'il a exercé ses talents au sein du groupe pharmaceutique Aventis (ex-Rhône Poulenc-Rorer). «Le rhume, c'est moi qui l'ai attrapé», a-t-il lancé pour prévenir que si Vivendi Universal est bien malade, il existe un remède. Remède radical : fini les piqûres de rappel, il faut amputer. Une amputation qui porte sur un total de 12 milliards d'euros, des actifs que le P-DG s'est engagé à céder sur les 18 prochains mois 10 milliards sur 2 ans étaient précédemment envisagés. Et le pari consistait à parvenir à 5 milliards de cession en 9 mois. La pilule miracle du "plan Fourtou" est un recentrage total sur l'«entertainment»: les loisirs (cinéma et musique d'Universal, jeux interactifs de VU Games), et les médias audiovisuels (autour de Canal+ France et des actifs de USA Networks dans la télévision, production et chaîne câblées). Autrement dit: «cap sur la création grand public». Une pilule qui comporte aussi des effets secondaires inévitables: poursuite de l'abandon des activités d'édition et de presse, arrêt des activités internet qui étaient sous perfusion (à l'exception d'actifs pouvant être greffés à des "organes" désormais vitaux, comme MP3.com pour la musique, etc.) et surtout l'éventualité de sortir des télécoms. La surprise vient en effet de Cegetel (téléphone fixe et mobile). Son cas n'est pas encore scellé, mais le patron de VU n'a pas caché que l'objectif était de «valoriser» les 44% détenus dans le pôle télécoms du groupe. Une vente est donc possible, si le prix en vaut la chandelle. Le pacte des actionnaires a expiré le 23 septembre. Et il faut s'attendre à une partie de poker entre Vivendi et Vodafone (15% de Cegetel), qui négocient déjà pour récupérer les 26% de British Telecom et les 15% de SBC. La participation de 42% dans Vivendi Environnement (VE) est, elle aussi, en suspens .