En marge de la visite officielle du Premier ministre vietnamien au Maroc, cinq accords de coopération dans les domaines économique, fiscal et politique ont été signés par les deux pays, jeudi 18 novembre à Rabat. Le Premier ministre vietnamien, Phan Van Khai, est arrivé mercredi dernier au Maroc à la tête d'une importante délégation composée de ministres et d'hommes d'affaires. Le but premier de cette visite de trois jours est de dynamiser, au sens propre du terme, les relations bilatérales entre le Maroc et le Viêt Nam. Et pour cause, loin des déclarations d'intention et des vœux pieux qui caractérisent souvent ce type de visites, de vastes chantiers de coopération ont été effectivement ouverts à cette occasion. Les officiels vietnamiens ont confirmé la renommée de leur pays en matière de pragmatisme. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, le Maroc peut tirer d'énormes avantages de la consolidation de ses relations économiques avec le Viêt Nam. Lors d'une conférence de presse, jeudi à Rabat, sous la présidence des deux chefs de gouvernement, Phan Van Khai et son homologue Driss Jettou, cinq accords de coopération ont été signés par les responsables des deux pays. Avant la cérémonie de signature, les ministres vietnamien et marocain ont pris la parole, un à un, pour annoncer les résultats des brèves réunions sectorielles qu'ils ont tenues le même jour. Ainsi, sur le plan politique, le vice-ministre vietnamien des Affaires étrangères a annoncé la nomination, au cours de l'année 2005, d'un ambassadeur-résident du Viêt Nam au Maroc, car l'actuel ambassadeur réside au Caire. Une initiative qui sera également suivie par le Maroc, a confirmé Mohamed Benaïssa. Aussi, les deux pays ont décidé de coordonner systématiquement leurs actions dans les instances internationales. Et comme la qualité des relations politiques est souvent le fruit de la coopération économique et des échanges commerciaux, les deux pays ont décidé de donner une impulsion aux aspects purement économiques. Aujourd'hui, le volume des échanges commerciaux entre le Vietnam et le Maroc sont assez faibles, puisqu'ils ne dépassent guère les 6 millions de dollars. Ainsi, Rachid Talbi Alami, ministre des Affaires générales et de l'Economie, a rappelé que le Maroc va servir, pour les investisseurs vietnamiens, de "porte d'accès" au marché africain et arabe. De même que le Viêt Nam se propose de faciliter aux opérateurs marocains la pénétration du marché asiatique, très porteur pour certaines exportations marocaines. Dans le même registre, Salah Eddine Mezouar, ministre de l'Industrie, du Commerce et de la Mise à niveau de l'Economie, a annoncé que les deux pays ont convenu d'opérer, dans un premier temps, un rapprochement stratégique dans deux principaux secteurs. Il s'agit, premièrement, du secteur textile eu égard à l'expertise vietnamienne dans ce domaine essentiellement dans les trois principaux marchés mondiaux : l'Europe, les Etats-Unis et le Japon. Et deuxièmement, le secteur de la chaussure, où la qualité de la main-d'œuvre et l'expérience vietnamiennes sont mondialement reconnues. Pour sa part, Fathallah Oualalou, a assuré que le Maroc va soutenir activement la candidature vietnamienne à l'adhésion à l'OMC. Lors de son entrevue avec la vice-ministre vietnamienne des Finances, Oualalou s'est également engagé à signer un accord sur la non-double imposition, à l'instar de celui qui a été signé par le Viêt Nam et l'Algérie en 1999. Aussi, les deux pays ont décidé de créer un Conseil d'hommes d'affaires maroco-vietnamien qui sera chargé, entre autres, de promouvoir les relations entre les secteurs privés des deux pays. Les responsables des Chambres de commerce et d'industrie des deux pays ont, eux-aussi, conclu un accord de coopération. Sur le plan social, enfin, Toufiq Hjira, ministre de l'Urbanisme, a souligné que le Maroc est intéressé par l'expérience vietnamienne dans le domaine de la construction et de l'habitat, puisque ce pays a obtenu le prix du meilleur combattant contre la pauvreté.